La Régie des productions pédagogiques (RPP), une entreprise convalescente à être modernisée. Cela ressort des propos du Ministre en charge de l’éducation, Monsieur François Havyarimana, en séance plénière de l’Assemblée nationale du mardi 17 juin 2025, dirigée par le Très Honorable Gelase Daniel Ndabirabe, Président de cette chambre du parlement burundais.
La séance était réservée à une présentation du rapport définitif d’audit sorti le 26 novembre 2024 par la Cour des comptes sur la gestion de la RPP et aux questions orales avec débat adressées au Ministre en charge de l’éducation en rapport le rapport d’audit commenté par la commission permanente en charge de l’éducation.
Le rapport de la Cour des comptes sur les aspects financiers, de conformité et de performance de l’exercice 2022-2023 a relevé plusieurs insuffisances de la RPP, entre autres un manuel de procédures administratives et financières non actualisé, un conseil d’administration incomplet avec un mandat échu, le non-respect du code des marchés publics, un cumul de fonctions, des contrats de service non conformes à la loi et le non-respect de la procédure de gestion financière.
Selon le Ministre en charge de l’éducation, les maux dont souffre cette entreprise, et qu’il faut à tout prix soigner, sont le manque criant de capacités techniques et un texte la régissant tant archaïque que rétrograde.
Mais le Ministre Havyarimana tranquillise les représentants du peuple et indique que la situation n’est pas du tout alarmante car, explique-t-il, les procédures d’actualisation du manuel des procédures administratives et financières sont en cours d’actualisation, le conseil d’administration est en voie d’être complété, un décret pour se conformer avec le code des marchés publics est en cours de révision, le cumul de fonctions sera banni par le réaménagement de la gestion des ressources humaines et le respect des cahiers de charges, les quelques contrats de service non conformes à la loi seront corrigés et les quelques cas de non-respect des procédures financières seront corrigés. Il signale in fine que la santé financière de la RPP s’est toujours améliorée depuis 2007, qu’elle ne bénéficie pas de subsides de la part de l’Etat et qu’elle fonctionne toujours en autonomie de gestion, qu’elle est en ordre avec l’administration fiscale et qu’elle couvre toutes les charges salariales et sociales des employés.
Le Président de l’Assemblée nationale demande au représentant du Gouvernement que non seulement les recommandations de la Cour des comptes soient respectées, mais celles de l’Assemblée nationale, en l’occurrence la modification du décret régissant la RPP ainsi que l’étroite collaboration entre tous les services intervenant dans le processus des productions pédagogiques.
Une Académie Rundi existante mais non fonctionnelle
En marge de la réception du rapport d’audit de la RPP, la séance plénière du 17 juin 2025 s’est penchée sur le fonctionnement de l’Académie Rundi.
L’Académie Rundi est une institution nationale mandatée par l’Etat pour la supervision et l’exécution de la politique linguistique nationale avec comme rôle principal d’assurer la souveraineté de la langue et de la culture Rundi. Son cahier de charges est la réglementation, la purification ainsi que la codification de la langue kirundi dans le but de rendre celle-ci indépendante et capable de traiter les autres différents domaines dont les arts et les sciences.
Bien que légalement instituée, la structure reste inopérante en raison de l’absence de textes réglementaires encadrant son fonctionnement. Heureusement, une ordonnance qui manquait cruellement pour le fonctionnement de cette institution vient d’être signée, selon le Ministre François Havyarimana.
En avalisant le rapport en question, l’Assemblée nationale exhorte ladite institution à s’acquitter avec diligence de sa mission plurielle, en vue de revitaliser la langue et la culture Rundi.