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Clôture par la CVR des travaux d’exhumation des victimes de la crise de 1972 en commune Muramvya : Le Premier Vice-président de l’Assemblée Nationale rehausse de sa présence les cérémonies.

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Au total plus de 9 fosses communes ont été recensées en commune Muramvya, avec des restes humains de plus de 1000 personnes exhumées. La commune Muramvya présente une spécificité : Elle était à l’époque le siège de la Cour Royale. Outre les massacres de 1972, elle enregistre aussi beaucoup de fosses communes issues des massacres des années 1965 et 1969. Le Président de la Commission Vérité et Réconciliation, l’Ambassadeur Pierre Claver Ndayicariye, l’a annoncé vendredi le 24 septembre 2021, lors des cérémonies de clôture partielle des travaux d’exhumation des restes humains en commune Muramvya, issus des crises qui ont endeuillé le pays après l’indépendance. Ces cérémonies ont été rehaussées par la présence du Premier Vice-président de l’Assemblée Nationale l’Honorable Dr Sabine Ntakarutimana.

Elles ont débuté par une prière œcuménique. Un prêtre, un pasteur et un cheikh ont prié successivement pour le repos des âmes des victimes, pour la reconversion des bourreaux et pour le pays. Dans ses enseignements, le Curé de la paroisse Muramvya a parlé du pardon. Tout en citant la vérité, la justice et le pardon comme piliers de la paix, il a invité les proches des victimes à pardonner ceux qui les ont endeuillés, sans même attendre que ces derniers ne leur demandent pardon.

Le Président de la CVR a poursuivi sur cette même lancée. “Le pardon libère, il décharge l’âme et procure la paix.” Et d’appeler ainsi les bourreaux à libérer leurs âmes en demandant pardon. L’Ambassadeur Pierre Claver Ndayicariye a aussi demandé au Peuple burundais de ne pas imputer à la CVR de réveiller de mauvais souvenirs. La CVR est plutôt en train de faire éclater la vérité, cette vérité qui guérit et qui conscientise les générations actuelles sur le “Plus jamais ça”. Les crimes commis doivent également incomber aux seuls auteurs et non pas à leur descendance.

Pour avoir mené à bien ces travaux d’exhumation qui venaient de durer trois semaines, le Président de la CVR a salué le soutien et la collaboration de l’administration et de la population qui ont contribué à l’identification d’emplacements des fosses communes en donnant des témoignages. Certaines fosses communes ont été découvertes dans des plantations de bananiers, d’autres seraient enfouis sous des infrastructures publiques, avec l’idée de l’administration de l’époque de construire sur ces fosses communes pour falsifier les faits. L’Ambassadeur Pierre Claver Ndayicariye a également salué le soutien du Parlement burundais, en tant qu’institution représentative du Peuple, qui a toujours suivi de près les activités de la CVR.

Le Gouverneur de la province Muramvya, tout en remerciant la CVR pour le travail abattu dans cette commune pendant ces trois semaines, a en outre appelé cette commission à prolonger sa durée de travail dans sa province car selon les témoignages, il y aurait d’autres sites non encore fouillés.
La CVR n’est pas une commission chargée de traduire en justice, mais elle est chargée de faire éclater la vérité en vue de réconcilier le peuple burundais, a indiqué le Premier Vice-président de l’Assemblée nationale l’Honorable Dr Sabine Ntakarutimana. Elle doit aussi aller loin, jusqu’à proposer des mécanismes de dédommagement aux familles des victimes.

L’Assemblée nationale encourage la CVR et souhaite qu’elle ait des moyens suffisants pour mener à bien sa mission. “Au nom de l’Assemblée nationale du Burundi, tous ceux qui ont trempé dans ces massacres sont appelés à reconnaître leurs forfaits, à se repentir et à demander pardon”, a insisté le Premier Vice-président de l’Assemblée nationale. Pour clore, l’Honorable Sabine Ntakarutimana a condamné avec toute sa dernière énergie les récentes attaques terroristes à la grenade qui ont sévi sur les populations paisibles de la Mairie de Bujumbura et de Gitega, et a appelé à la sauvegarde de la paix et de la sécurité, attendu que la seule bataille actuelle est de lutter contre la pauvreté.

Au terme de ces cérémonies, le rituel funéraire de “Gukaraba” a été observé, car à l’époque les familles des victimes ne pouvaient pleurer les leurs, les enterrer ou faire le deuil.

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