Congrès du Parlement: Le manque de devises handicape l’exécution du Plan de Travail et budget annuel (PTBA) du Gouvernement 

La réforme de l’OBUHA et de l’ARB est impérative. C’était un des soucis des Honorables Parlementaires réunis en Congrès le mercredi 24 avril 2024 à l’hémicycle de Kigobe quand le Premier Ministre, le Lieutenant Général de Police Gervais Ndirakobuca, présentait le rapport de mise en œuvre du Plan de Travail et budget annuel (PTBA) du Gouvernement pour le premier semestre 2023-2024. « Qui trop embrasse mal étreint », dit-on. Les Honorables Parlementaires ont en quelque sorte explicité cet adage pour traduire que l’OBUHA planifie, exécute, assure le suivi-évaluation, pour finalement réceptionner les travaux qu’il mène à la fois dans plusieurs endroits à telle enseigne que plus de 400 chantiers peuvent être érigés au même moment. Dans ces conditions, se lamentent les Parlementaires, rien d’étonnant de trouver des chantiers inachevés dans plusieurs coins du pays. Ces élus du peuple ne manquent pas de charger l’OBUHA de perturber les travaux d’extensions de certains hôpitaux pourtant financièrement bien portants.

Pour le Lieutenant Général de Police Gervais Ndirakobuca, le Gouvernement est de même avis avec le Parlement. Il a indiqué qu’une évaluation des travaux en régie réalisés par l’OBUHA et l’ARB est en cours. Néanmoins, il a quand même plaidé pour ces organes. Selon cette autorité, des fois ils exécutent de lourds chantiers qui exigent des devises alors que le pays est confronté au manque de devises qui est aussi à l’origine des crises récurrentes de pénurie de carburant.

Remontant à la genèse de cette pénurie répétitive du carburant, le Lieutenant Général de Police Gervais Ndirakobuca a indiqué que cet état de fait est consécutif au gel des aides durant la période de 2015 à 2020. Si la situation explose actuellement, a-t-il souligné, c’est que les réserves du Trésor Public diminuaient au fil du temps.

Pour l’’entrée des devises au pays, les Honorables Parlementaires proposent que le Burundi signe des accords de partenariat avec la RDC pour exporter des marchandises dans ce grand marché de proximité qui utilise même le dollar américain. Les produits BRARUDI, très prisés de l’autre côté du lac Tanganyika, feraient partie des produits exportables. Les Honorables Parlementaires ont saisi une occasion de recommander au Gouvernement d’appuyer l’entreprise BRARUDI pour l’acquisition des matières.

Réagissant à la proposition des Honorables Parlementaires, le Premier Ministre a répondu que des accords de coopération entre le Burundi et la RDC existent bel et bien, et que d’ailleurs les deux pays se rencontrent dans d’autres ensembles sous-sol régionaux qui ne nécessitent pas d’accords. Il a indiqué que le commerce transfrontalier qui se fait actuellement entre les deux pays s’opère dans un cadre informel. Il a regretté que les recettes issues de ce commerce soient non seulement minimes, mais aussi ne rentrent pas dans un circuit normal.

Les Honorables Parlementaires trouvent plutôt que le moyen sûr de fructifier les devises au Burundi est l’exploitation de sous-sol, et que le Code minier au Burundi peut être une réponse à cette carence de devises.

Par ailleurs, les Honorables Parlementaires ont relevé quelques défis qui pourraient bloquer la matérialisation de la Vision 2040. C’est notamment la rubrique « investissement » dont le taux d’exécution est quasi nul. Le Lieutenant Général de Police Gervais Ndirakobuca a promis de rectifier le tir en privilégiant les investissements au détriment des services.

Le Congrès a aussi attiré l’attention du Premier Ministre sur la nécessité d’organiser des formations en matière de budget programme à l’endroit du personnel des communes. Il a bien noté la suggestion, surtout que la non maîtrise de cet outil explique le retard du PTBA dont le taux d’exécution pour le premier semestre, exercice 2023-2024 est de 80%. Le manque de planification y est aussi pour quelque chose.