Assemblée Nationale du Burundi

 

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La vie chère au Burundi au cœur des débats à l’Assemblée Nationale

publie le vendredi 27 avril 2012
parChristine Nahimana

Le Deuxième Vice-Président de la République a répondu aux questions orales des Honorables Députés

Le Deuxième Vice-Président de la République, Gervais Rufyikiri, a été l’invité de l’Assemblée Nationale ce 27 avril 2012 pour répondre aux questions en rapport avec le coût de la vie qui est devenu insupportable ces derniers jours pour la grande majorité de Burundais.

Pour le Deuxième Vice-Président de la République, la vie chère ne débute pas cette année. En effet, le Burundi est classé parmi les cinq pays les plus pauvres au niveau mondial. Pour démontrer cette triste réalité de pauvreté dans la vie quotidienne des Burundais, le Deuxième Vice-Président de la République a cité une série d’indicateurs de pauvreté dont les habitations indécentes, la malnutrition chez les enfants, une insuffisance et sous-équipement des infrastructures sanitaires, un faible taux de fréquentation des universités, un faible revenu par habitant. Face à ces difficultés, les ministères œuvrant dans le domaine économique montrent, à travers le Cadre Stratégique de Croissance et de Lutte Contre la Pauvreté , CSLP II, ce qu’il faudrait faire au moins dans les quatre ans à venir. Aussi la "Vision 2025" du Burundi montre-t-elle également ce qu’il faut mettre en avant pour améliorer la vie des Burundais et réaliser ce pari en 2025.

Le 2ème Vice-Président de la République, Hon.Gervais Rufyikiri, répond aux questions des Honorables Députés

Au Burundi, a dit le Deuxième Vice-Président de la République, les investisseurs restent peu nombreux. Améliorer le climat des affaires, favoriser la création des emplois, exécuter le programme national d’investissement agricole restent prioritaires. Bref, faire tout ce qui est possible pour augmenter le taux de croissance, au moins jusqu’à 8%, reste un objectif à atteindre. Actuellement, il est de 4%. En effet, si le taux de croissance s’accroît considérablement et qu’il arrive que les prix augmentent, la population sera toujours capable de consommer.

Le Dr. Ir Gervais Rufyikiri a fait savoir aux honorables députés que les pays développés le sont parce que leurs populations ont durement travaillé. Or, s’agissant du développement économique du Burundi, des intérêts sectaires ont été privilégiés, l’histoire récente du pays est marquée par des luttes fratricides. Cette situation n’était pas du genre à favoriser le développement économique. Pour le Deuxième Vice-Président de la République, le pays dispose des potentialités de développement agricoles et d’autres. Cependant, les productions agricoles par hectare et la production laitière par vache restent parmi des plus faibles du monde. Pour faire face à cette situation de pauvreté, chaque ministre, chacun en ce qui le concerne, doit travailler dans le souci d’accroître la production et améliorer la situation actuelle. Néanmoins, les résultats ne sont pas visibles directement, parfois ils sont à attendre dans le temps.

La loi de l’offre et de la demande exerce également son influence sur le marché. La production ne suit pas la demande. Or, au Burundi, il faut que l’offre puisse satisfaire amplement la demande sur le marché de vente des denrées. Au Burundi, la vie est rendue également chère par les produits importés indispensables à la vie des Burundais alors que leur prix dépend de la conjoncture internationale. C’est le cas du carburant. Ce produit influence beaucoup le coût de transport des marchandises et les Burundais se trouvent dans l’incapacité d’agir contre les fluctuations des prix de celui-ci. Il est vrai, a mentionné le Deuxième Vice-Président de la République, le Gouvernement subventionne les prix de ce produit important dans la vie des Burundais, mais il se pose la question de savoir jusque quand cette situation va durer. Il a fait remarquer que, grâce à ces subventions, les prix du carburant sont au niveau le plus bas au Burundi par rapport aux autres pays de la sous-région. Ceci est fait dans le cadre d’alléger les souffrances de la population.

La crise économique mondiale a aussi fait des répercussions sur l’économie locale. Cette crise qui frappe de pleins fouets les économies des pays partenaires a fait que les appuis budgétaires ont été réduits et les projets de développement n’ont pas été exécutés. Face à ces problèmes, le gouvernement s’est donné comme mot d’ordre une gestion seine des ressources internes et a affecté plus d’argent dans les secteurs porteurs de croissance. A titre indicatif, le Ministère de l’Agriculture et de l’Elevage a vu son budget passer de 2% du budget, dans les exercices passés, à 11% du budget national au cours de l’exercice 2012.

En ce qui concerne le prix du riz qui est monté de façon exponentielle, le Deuxième Vice-Président de la République a répondu qu’il y a une forte demande alors que la quantité offerte ne cesse de diminuer. Les moyens utilisés dans la culture du riz devenu essentiel dans l’alimentation des burundais sont insuffisants. Le Dr. Gervais Rufyikiri a fait savoir que l’agriculteur burundais utilise actuellement 2 kg d’engrais chimiques en moyenne par hectare dans la culture du riz alors qu’en Ile Maurice, on emploi 210kg/ha pour la même culture. Et de se demander comment l’agriculteur burundais pourra produire une quantité de riz pouvant satisfaire la consommation alors que l’engrais est insuffisant. En ce qui concerne d’autres cultures, les maladies phytosanitaires comme la mosaïque du manioc et la maladie BMX du bananier laissent derrière elles des ravages dans le pays.

Pour ce qui est des fruits et du riz qui sont vendus à l’étranger alors que le marché local n’est pas lui-même satisfait, le Deuxième Vice-Président estime que ce commerce rentre dans le cadre transfrontalier. En ce qui est des produits agricoles qui étaient importés au Burundi comme la pomme de terre du Rwanda, le riz en provenance de la Tanzanie, la farine de maïs en provenance de l’Ouganda, le Deuxième Vice-Président de la République a rassuré qu’il n’y a pas de mesure réglementaire de ces pays qui interdisent le commerce transfrontalier de ces produits.

Le Deuxième Vice-Président de la République a découragé la pratique de la vente des récoltes avant leur maturité, dans les champs. Cette pratique fait enregistrer un manque à gagner important chez les agriculteurs. Il est aussi revenu sur les effets de la démographie galopante sur l’économie, ainsi que la population active en chômage tout au long de l’année. L’ Assemblée Nationale demande l’élaboration et l’exécution des projets à haute intensité de mains d’œuvre pour réduire le taux de chômage qui augmente sans cesse.

En ce qui concerne les commerçants qui n’ont pas de gros moyens et qui fréquentent les marchés locaux non loin des frontières des pays limitrophes comme la Tanzanie, les Honorables Députés ont proposé au Gouvernement de leur accorder des facilités ou de demander la révision des lois pour faciliter ces petits commerçants. En effet, le certificat d’origine des produits importés qui doit être exhibé aux agents de l’Office Burundais des Recettes bloque ces commerçants qui n’ont pas besoin de se rendre à Dar-es-Salam pour chercher ce document.

D’autres questions en rapport avec les efforts entrepris par le Gouvernement pour augmenter la production énergétique ont été posées. Le Deuxième Vice-Président de la République a répondu que les investisseurs potentiels continuent de mener des contacts avec les responsables du secteur énergétique et que l’avenir est prometteur. Pour éviter les délestages aigus, des centrales thermiques appartenant à la Régideso viennent de faire objet de révision, dont ainsi le pays de 5.5 mégawatts supplémentaires.

 
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