« Notre unité a toujours été renforcée par le fait que tous les burundais viennent d’une même origine : nous sommes les fils et les filles d’une même Patrie, le Burundi ; nous partageons une propriété commune qui est en même temps la propriété du Père de la Nation ; nous croyons en un seul Dieu, nous parlons la même langue, le Kirundi. » a-t-on écouté dans le discours centré sur les grands axes de la Charte de l’unité nationale prononcé par le Très Honorable Gelase Daniel Ndabirabe le 06 février 2023, en lieu et en place de Son Excellence Evariste Ndayishimiye, président de la République du Burundi.
Un appel scrupuleux qui engage tout le peuple burundais à s’unir plus que jamais
Le Président de la République a remis en exergue la proclamation de la foi dans la pérennité de l’Unité nationale, condamner et rejeter à jamais les divisions de toute nature, s’engager à respecter rigoureusement l’éthique de l’Unité nationale et prendre la ferme résolution d’organiser la vie nationale dans voie de l’unité plus que jamais.
L’unité dont il est question était autrefois renforcée par les principes fondamentaux qui ont toujours guidés les burundais, des principes qui transparaissent dans les valeurs culturelles, les traditions et les mœurs burundaises. Ces valeurs se manifestent à travers l’amour, l’entraide mutuelle et la serviabilité sans faille : il s’agit de se visiter mutuellement en apportant des cadeaux, d’échanger des dons pendant des circonstances pénibles en signe de dédommagement, de s’entraider mutuellement à faire avancer sa tâche pendant le labour, de s’offrir mutuellement des vaches, de se soutenir mutuellement pendant les événements malheureux, d’aider ses voisins à traverser une journée difficile, etc.
« Là où il y a l’unité, elle se manifeste par elle-même, on n’a pas besoin de lui faire la publicité. Là où il y a l’unité, toute personne se sent à l’aise en société, il n’y a aucune place où elle ne peut fouler de son pied de peur de subir une sanction. L’unité règne dans un pays lorsque les citoyens ont un même esprit et la même vision des choses. Dans ce cas, chacun vit dans l’humilité en considérant que son prochain vaut plus que lui parce qu’il a des choses à lui offrir. En effet, personne ne se suffit à soi-même, l’un a toujours besoin de l’autre. L’unité règne donc dans un pays lorsque les tous citoyens ont le droit d’accéder équitablement au patrimoine commun. » a-t-il prononcé le président de l’Assemblée nationale.
Convaincu qu’aucun Hutu ne hait un Tutsi juste parce qu’il est Tutsi, qu’aucun Tutsi ne hait un Hutu à cause de son état de Hutu, de même pour les Twa, le Président de la République exhorte la population à sauvegarder cette unité qui a toujours caractérisé les ancêtres burundais, mais qui, après quelques temps, s’est brisée et complètement disparue après que le pays soit tombé entre les mains d’une clique des égoïstes et assassins.
Des conseils aux dirigeants
Evidemment, depuis les temps immémoriaux, les burundais puisent leurs cultures et leurs mœurs sur la même source. Ils avaient un seul roi, et ses représentants qui l’aidaient à remplir ses fonctions de Père dans la famille burundaise. Même l’adage burundais l’énonce bien : « La force du roi vient de ses conseillers ».
Dans ce discours persuadant, le Président de la République rappelle qu’un dirigeant représente le pays et qu’il doit savoir que tous les citoyens sont égaux, vu que les choses ont toujours été ainsi depuis longtemps. C’est la raison pour laquelle le roi s’appelait « Sebarundi » - le Père des burundais, car il représentait la mère patrie qui nous a engendrés.
Et d’ajouter que ce sont les dirigeants animés par un esprit de haine envers leur Patrie qui sont à l’origine des troubles dans le pays ; chacun voulant dresser ceux de son camp contre ceux de l’autre camp. Le Chef de l’Etat appelle les dirigeants de faire un examen de conscience, de s’éveiller et prendre une décision convenable, étant donné que ces derniers sont les piliers et le bouclier de l’unité de leurs dirigés.
Selon lui, un bon dirigeant devrait être guidé par des principes fondamentaux émanant d’un idéal personnel profond et d’un amour du travail sans faille, et se battre résolument pour les intérêts du peuple qu’il est appelé à servir. Il peut se sacrifier pour les autres et est prêt à abandonner ses propres intérêts pour le bien de ceux qui sont à sa charge. Un bon leader dans un pays se comporte comme un bon père de famille. Un dirigeant se porte aussi garant du respect des lois, des coutumes et mœurs du pays et de la non-transgression des interdits. Il vit selon l’Ubuntu et sème l’unité et l’amour au sein de la communauté. La perte des valeurs culturelles et humaines et des bonnes manières parmi les dirigeants, a fait que l’unité des Burundais soit mise à l’épreuve.
S’atteler aux travaux de développement communautaire et aimer le pays
Le Chef de l’Etat déplore l’attitude typique de burundais de ne pas embellir le pays. Il souligne que refuser d’assurer la propreté de son pays, ou alors, refuser de l’embellir de fleurs, montre ce qui est dans l’esprit. Il ajoute que celui qui déteste le pays refuse également de se sacrifier pour lui, refuse de veiller sur ses biens et dérobe même ce qui lui appartient. Et de souligner que c’est cette mauvaise pratique qui a fait que les injustices, la corruption, et le vol de biens publics : « Si une personne vole les biens de l’Etat, cela montre qu’il n’aime pas le pays. »
Il invite tout un chacun à aimer le pays, aux dirigeants à veiller sur sa population et la protéger contre tout problème, travailler pour le pays, en le rendant propre, en le développant tout en veillant au respect de la loi pour que celle-ci protège tout le monde au même pied d’égalité et que les citoyens la respectent de la même manière.
En outre, les autorités, sont invitées à être responsables dans le pays, sachant que chacun est chef dans ce qu’il fait et qu’il est appelé à servir d’exemple parmi ses dirigés.
Signalons à toutes fins utiles que le Très Honorable Gelase Daniel Ndabirabe était en compagnie de son épouse, des Honorables députés élus dans la circonscription de Ngozi et du 1er Vice-Président de l’Assemblée nationale.