Accueil » Français » ACTIVITÉS » Contrôle de l’Action gouvernementale » Commission d’enquête
La problématique du commerce du sucre et du carburant, une préoccupation des Députés.
Au Burundi existe un et un seul fournisseur de carburant, tandis que le commerce de sucre est entouré de spéculations. C’est ce qui explique la pénurie de ces deux produits, comme vient de le constater la Commission de la Bonne Gouvernance et de la Privatisation, au terme des descentes qu’elle a menées en dates des 17 et 18 avril 2017 a effectué en Mairie de Bujumbura, ainsi que dans les provinces de Cibitoke, Bujumbura, Gitega, Rutana, Makamba et Muyinga. L’objectif de ces descentes était de s’enquérir de la problématique du commerce du sucre et du carburant. L’équipe qui a enquêté sur la Mairie et la province de Bujumbura par exemple a été informée, au sujet du commerce du carburant, que les propriétaires des stations-services connaissent un problème de contrat qui les relie à leurs fournisseurs. D’après les termes du contrat, ont-ils confié, s’il y a rupture de stocks du côté de leurs fournisseurs, ces stations-services n’ont pas le droit de s’approvisionner à d’autres fournisseurs qui possèdent du carburant. Pour illustrer leurs propos, ils ont cité le cas des stations-services qui sont approvisionnés par KOBIL qui viennent de passer plus de deux mois sans carburant. Le Ministère de l’Energie et des Mines, affirme, quant à lui, être au courant de ce problème. Des réunions avec les importateurs de carburant, a-t-il renchéri, sont déjà entamées pour permettre aux stations- services de s’approvisionner à d’autres importateurs, une fois qu’il y a rupture de stocks. Si certaines stations-services sont fermées, la population croit à tort qu’il y a pénurie du carburant alors qu’en réalité c’est un seul importateur qui a des problèmes, a déclaré le Directeur Carburant au sein du Ministère de l’Energie et des Mines.
Daniel MPITABAKANA a même signalé qu’aucune station-service n’est autorisée de passer deux jours sans carburant. Mais alors, pourquoi ces files d’attente observées ces derniers jours devant les stations-services ?, ont interrogé les Représentants du peuple. Il n’y a eu de pénurie de carburant, a tranquillisé le Directeur Carburant Daniel MPITABAKANA. Seulement, a-t-il nuancé, la panne des machines de l’Office Burundais des Recettes, OBR en sigle, à la frontière de Kobero, a occasionné un retard dans la livraison du carburant. Plus de 65 camions-remorques ont stationné pendant trois jours à ce poste, a-t-il regretté.
Faux et archifaux, a rétorqué le Commissaire Adjoint de l’OBR. Léopold KABURA a affirmé que cette panne n’a duré que deux heures. Concernant le commerce du sucre, les fournisseurs ont informé les Honorables Députés que les quantités de sucre que la SOSUMO leur octroie est insuffisant. Dans la province de Bujumbura, par exemple, auparavant, elle recevait 72 tonnes de sucre mais actuellement la SOSUMO leur livre 46 tonnes seulement. En outre, l’administration provinciale et communale trouvent que cette pénurie est partiellement due aux fournisseurs qui s’approvisionnent en sucre à la SOSUMO au nom de la province alors qu’en réalité ils ne sont pas reconnus par l’administration. De même en Mairie de Bujumbura, la SOSUMO, qui fournissait 600 tonnes, livre actuellement 220 tonnes. De plus, la liste des fournisseurs élaborés par la Mairie cause aussi problème. En zone de Cibitoke par exemple, il y a 12 fournisseurs mais l’administration dit reconnaitre 5 fournisseurs seulement. Le Directeur Général du Commerce a parlé plutôt des spéculations des commerçants et a interpellé tout le monde de s’impliquer et dénoncer qui que ce soit qui distribue le sucre en violation de la loi. Sébastien NZIMANA a aussi dénoncé l’administration qui dresse des listes sur fond de clientélisme. Par ailleurs, le Président du Conseil d’Administration de la SOSUMO a informé les Honorables Députés qu’il y a trois intervenants dans le dressage des listes des fournisseurs du sucre de la SOSUMO. Pascal NGENDAKURIYO a cité l’administration, le Ministère du Commerce et la SOSUMO. Pour lui, le problème réside à la quantité produite par la SOSUMO qui est inférieure à la demande. Alors que la moyenne de la production de la SOSUMO oscille entre 20. 000 et 23. 000 tonnes, la BRARUDI à elle seule utilise un quart de la production de la SOSUMO, soit 4.000 tonnes, a-t-il déclaré. Le tonnage octroyé aux provinces est calculé suivant la population qui réside dans cette province, a-t-il confié avant de promettre l’augmentation des quotas octroyés à la Mairie de Bujumbura. Au sujet des grossistes qui figurent sur la liste mais mais qui sont inconnus des lieux d’affectation, le Président du Conseil d’Administration de la SOSUMO a promis de régler cette affaire, ensemble avec les concernés. Pascal NGENDAKURIYO a proposé trois issues pour faire face à cette problématique. D’abord, appliquer la rigueur dans la distribution du sucre, ensuite libéraliser partiellement le sucre et enfin redynamiser la SOSUMO. Pour clôturer en Mairie de Bujumbura, les Honorables Députés se sont entretenus avec le Secrétaire Permanent du Conseil National de Sécurité. Le Général-Major Silas NTIGURIRWA a fait savoir que la problématique du commerce du carburant et du sucre est une préoccupation de tout un chacun. Le manque du carburant a des retombées négatives sur les prix et sur la sécurité en général, a-t-il mentionné. Et de préciser que cette institution a émis des recommandations à l’endroit des ministères concernés surtout en ce qui concerne les devises. |
|