Assemblée Nationale du Burundi

 

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La saison culturale A intéresse aussi les Honorables Députés

publie le dimanche 19 février 2017
parChristine Nahimana

« La famine ne sévit pas au Burundi, le pays ne connaît même pas de disette ; seulement,
la production agricole a chuté ». C’est l’avis du Ministre de l’Agriculture et de l’Elevage.

Vue de profil des Honorables Députés

Le Docteur Déo-Guide RUREMA s’exprimait lors de l’entretien avec la Commission
de l’Agriculture, de l’Elevage, de l’Environnement, du Développement Communal et des
Travaux Publics en date du 09 février 2017. Les Honorables Députés voulaient en effet compléter
les informations recueillies du 06 au 09 novembre 2016 auprès des populations de
certaines provinces ciblées. A côté de Bubanza, Bujumbura, Cibitoke, Gitega et Kayanza, la
Commission s’est aussi rendue à Kirundo, Makamba, Muyinga, Mwaro, Ngozi, Rutana et Ruyigi.

Cette descente s’inscrivait dans le cadre des préparatifs de la saison culturale A 2016-2017,
après le coup d’envoi par le Président de la République, en date du 8 octobre 2016 à
Gashikanwa en province de Ngozi. La restitution du rapport de ces descentes a été l’objet de la
Séance plénière de jeudi 16 février 2017.

La pénurie des boutures de patates douces, la nationalisation du secteur de café, la réduction
du volume du sac d’engrais chimique, la remise de l’avance pour ceux qui n’ont pas acheté
le sac d’engrais chimique, telles sont les grandes préoccupations des populations.
La plénière a été alertée par la pénurie des boutures de manioc, surtout en cette période
où l’autre culture salvatrice qu’est le manioc a été menacée par la mosaïque. Certains Députés
ont proposé que les régions nanties en boutures de patates douces approvisionnent celles
qui enregistrent la carence. Cette option s’est avérée inefficace à cause de la diversité des sols.

Le Président de l’Assemblée Nationale dirigeant les activités

Une autre opinion a jugé bon de mettre sur le marché ces boutures de patates douces,
une expérience qui a porté des fruits à Kirundo en 2000 quand la province connaissait
une disette. Il a fallu alors une sensibilisation tout azimut parce que la croyance populaire
avait un regard stéréotype sur ce petit commerce. Mais le mieux serait de privilégier
les recherches de l’ISABU, ont conseillé les autres Députés.

Quant à la nationalisation du secteur du café, la plénière a jeté un regard rétrospectif pour
rappeler que l’opinion populaire s’était opposée à la privatisation de ce secteur. Comme
les partenaires au développement ont ignoré cette volonté du peuple, il faut alors mener au
préalable des études pour prouver aux bailleurs ce qui n’a pas marché. Face aux grognes des
caféiculteurs qui trouvent que leur produit ne rapporte pas beaucoup, comparativement aux
autres cultures, là aussi, une sensibilisation s’avère nécessaire.

L’engrais chimique dont le coût est élevé par rapport au pouvoir d’achat des paysans
a également retenu l’attention de la plénière. Comme le commerçant commande
l’engrais chimique en tenant compte de nécessiteux, il est compréhensible qu’il ne remette
pas l’argent à celui qui se serait désisté par manque de moyens financiers. Mais le hic, c’est
que pour ce paysan, son avance ultérieure ne sera pas prise en considération au cours
de la saison culturale suivante.

Le Vice Président de la commission agriculture présentant le rapport

Pour pallier à cette situation, il est conseillé de s’associer
par groupes de deux, trois ou quatre personnes pour acheter un sac de 25 kilos, en attendant
que les sacs de cinq, dix ou quinze kilos soient mis sur le marché. Une autre alternative est de
faire usage du fumier organique issu des déchets humains. L’expérience a déjà montré que les
pays qui utilisent ce genre de fumier enregistrent de bons résultats.

 
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