150 millions de dollars américains, c’est le montant alloué par la Banque Mondiale au projet Merankabandi II. A ce propos, la séance plénière de vendredi 08 avril 2022 était relative à l’analyse et adoption du projet de loi portant ratification par la République du Burundi et l’association Internationale de Développement, en faveur du projet d’appui aux filets sociaux productifs et emplois (Merankabandi), signé à Bujumbura le 24 janvier 2022.
Dans son exposé des motifs, le ministre de la solidarité nationale, des affaires sociales, des droits de la personne humaine et du genre, madame Imelda Sabushimike a rappelé que ce projet a été mis en œuvre avec succès dans 4 provinces à savoir Ruyigi, Karusi, Gitega et Kirundo, bénéficiant à 56. 090 ménages.
Selon madame Imelda Sabushimike, les évaluations internes et externes ainsi que les témoignages des bénéficiaires ont montré que le projet Merankabandi a enregistré des réalisations record en termes de production d’activités génératrices de revenus, d’adhésion aux groupements d’épargne et crédit y compris les coopératives collinaires, d’investissements agricoles et pastoraux, d’accès aux services de santé et amélioration de l’hygiène et assainissement, de scolarisation des enfants, etc.
Sur base de ces résultats très satisfaisants, le Gouvernement a adressé une requête à la Banque mondiale pour mettre à l’échelle nationale le projet Merankabandi, et un montant de 150 millions de dollars américains vient d’être approuvé par le conseil d’administration du groupe de la Banque mondiale en date du 14 décembre 2021.
Le projet propose de structure autour de 6 composantes, dont 3 sont les mêmes que celles du projet pilote Merankabandi qui s’achève bientôt et 3 autres sont ajoutées suites aux différentes recommandations et leçons apprises :
La 1ère composante (“Extension des filets sociaux à l’échelle nationale”) vise à étendre les interventions de filets sociaux (transferts monétaires et mesures d’accompagnement) initiées dans le cadre du projet Merankabandi au niveau national. Il comportera également une réponse aux chocs résultant du covid-19 en finançant des transferts monétaires d’urgence dans des zones urbaines sélectionnées (Gitega, Bujumbura, Ngozi, Rumonge, Kayanza, Gatumba) pour favoriser la croissance économique en ciblant les acteurs du secteur informel ayant perdu leurs actifs de production suite au covid-19 par exemple des commerçants transfrontaliers ;
La 2ème composante (“Activités productives et accès à l’emploi”) est nouvelle : elle vise à appuyer les investissements productifs pour renforcer l’autonomisation économique des ménages pauvres à travers un modèle combinant coaching, formations et sensibilisation, capital de démarrage et accès au marché. Cette composante travaillera en synergie avec le projet de développement des compétences pour l’emploi géré par le secteur de l’éducation afin de soutenir le développement des compétences et le développement de l’entrepreneuriat des jeunes ;
La 3ème composante (“Développement des systèmes de prestation de la protection sociale”) vise à améliorer les systèmes de mise en œuvre développés par le projet Merankabandi (système de ciblage, système de paiement, système de suivi-évaluation et celui de gestion des réclamations) afin de permettre une expansion nationale du projet. Il soutiendra également le développement d’un registre social unique permettant la coordination et la détermination d’éligibilité à différents programmes sociaux ;
La 4ème composante (“Intégration des réfugiés et des communautés d’accueil dans les systèmes nationaux de protection sociale”) est également nouvelle : elle vise à étendre les filets sociaux et l’inclusion sociale et économique aux réfugiés et aux communautés d’accueil. Le paquet d’intervention sera similaire aux deux premières composantes. Cet appui couvre également le renforcement du cadre réglementaire et institutionnel relatif à la gestion des réfugiés ;
La 5ème composante (“Gestion et mise en œuvre du projet”) est la composante habituelle relative à la gestion du projet ; elle vise également à appuyer le ministère de la solidarité nationale, des affaires sociales, des droits de la personne humaine et du genre dans son rôle de coordination de la protection sociale ;
La 6ème composante (“Urgence”) est nouvelle et constitue une bonne opportunité. C’est une composante avec allocation budgétaire nulle, mais, conformément aux règles relatives au financement des projets d’investissements de la Banque mondiale, celle-ci réalloue les fonds à cette composante pour permettre au Gouvernement une réponse rapide en cas d’urgence sanitaire ou naturelle dans le pays.
Les députés ont émis des doutes quant à la couverture de tout le pays par le pays quand on sait qu’il s’exécutera progressivement et ce, dans un délai limité à cinq ans.
L’envoyée du Gouvernement qui a avoué son incapacité de fixer un calendrier de couverture a quand même confirmé cet idéal. L’exercice serait facile si le nouveau projet retranscrivait exactement l’ancien. Toutefois, avec l’entrée de nouveaux paramètres, un calcul minutieux s’impose. Quoi qu’il en soit, le projet Merankabandi II sera plus bénéfique que le premier. Alors que la première génération octroyait à chaque ménage un montant de 40.000 Fbu tous les deux mois, la somme a été majorée à 72.000Fbu pour la deuxième génération qui se propose aussi l’évaluation de la sortie de l’état de vulnérabilité de chaque ménage.