L’Office burundais des recettes (OBR) ne peut en aucun cas imposer des impôts et taxes selon son bon vouloir, a affirmé avec fermeté le Premier Ministre de la République du Burundi. L’Honorable Nestor Ntahontuye, qui présentait le mardi 7 octobre 2025 le rapport de mise en œuvre du Plan de travail et budget annuel (PTBA) devant le Parlement réuni en congrès, réagissait aux préoccupations soulevées par certains Honorables Députés accusant l’OBR de pratiques arbitraires.
Pour certains parlementaires, les citoyens se plient sous le poids croissant des impôts et taxes. D’autres dénoncent des taux d’imposition variables d’un commerçant à l’autre pour un même produit. Cette situation aurait même poussé certains opérateurs économiques à quitter le pays pour s’installer en Tanzanie ou en Zambie.
Le Chef du Gouvernement a précisé que l’OBR applique scrupuleusement les lois adoptées par l’Assemblée nationale.
Concernant les plaintes de citoyens selon lesquelles le ministère de l’Agriculture n’aurait pas honoré ses engagements en lien avec la vente du café et du maïs, le Gouvernement s’est acquitté de ses dettes. Toutefois, certains bénéficiaires ne sont pas encore familiarisés avec l’obligation de disposer d’un compte bancaire. Des erreurs de saisie de numéros de compte ont également été constatées.
Malgré les réticences de certains commerçants à utiliser les machines à facturation — invoquant des pannes ou des coupures d’électricité — le Premier Ministre, l’Honorable Edouard Ntahontuye, s’est réjoui de leur efficacité. L’assiette fiscale s’est élargie, et la rupture de stock témoigne de leur popularité. Une nouvelle commande est attendue dans un mois. Il a sollicité l’appui des parlementaires pour vulgariser davantage cet outil.
L’OBUHA (Office burundais de l’habitat) serait particulièrement vigilant quant aux mouvements sur les comptes du trésor public. La situation devient préoccupante lorsque l’OBUHA utilise des fonds destinés à des projets spécifiques pour apurer ses dettes.
Agissant dans le cadre de l’unicité de l’État, l’OBUHA a été confronté à l’absence de révision budgétaire dans certains ministères. Cette expérience a conduit à une prise de conscience : désormais, les budgets alloués à une activité ne seront plus réaffectés ailleurs.
Alors que l’OBUHA manque de fonds pour exécuter ses chantiers, certains comptes du trésor public restent bien garnis, profitant aux banques commerciales qui fructifient la monnaie. Pour remédier à cette situation, un trésor public unique a été instauré. Toutefois, certains gestionnaires continuent de dissimuler des comptes. Le Chef du Gouvernement les a mis en garde.
S’agissant du rapport entre le Plan communal de développement communautaire (PCDC) et le Plan de travail et budget annuel (PTBA), le Chef du Gouvernement, Monsieur Nestor Ntahontuye a rappelé qu’ils sont étroitement liés. En principe, le PTBA s’inspire du PCDC. Les programmes phares des ministères s’exécutent dans les communes, se déploient dans les zones et atteignent même le niveau collinaire. Le PCDC harmonisé se subdivise en programmes et actions, et le PTBA doit veiller à préserver sa plus-value.
Le total des recettes fiscales et non fiscales collectées par l’administration fiscale s’élève à 2 432 597 073 174 BIF, soit un taux de réalisation de 100,8 % par rapport aux prévisions de 2 412 679 181 578 BIF. Une nette amélioration a été enregistrée à la fin de l’exercice budgétaire 2024/2025.
Cependant, un dépassement de 861 380 120 988 BIF a été observé au niveau des tirages. Le Gouvernement est appelé à mettre en place une politique claire en matière d’emprunts afin de respecter les prévisions budgétaires adoptées par le Parlement.
Du côté des dépenses, elles s’élèvent à 6 097 276 023 721 BIF contre des prévisions de 5 930 533 749 082 BIF, soit un dépassement de 2,7 %. Face à ces excès, il est recommandé aux gestionnaires de pratiquer une gestion rationnelle et objective, en respectant la philosophie du budget-programme.
Le travail a été minutieusement exécuté tant par la Primature que par les commissions saisies au fond dans les deux Chambres du Parlement. Le Président de l’Assemblée nationale, le Très Honorable Gelase Daniel Ndabirabe, a recommandé de compiler ces rapports dans un manuel à soumettre au Gouvernement. Le Chef du Gouvernement a demandé de la patience afin que le document soit complet, incluant le premier semestre.