“Que les fonctionnaires de l’État n’occupent plus ces postes d’ici à l’horizon de 2040”, tel est le vœu du Président de l’Assemblée nationale, le Très Honorable Gelase Daniel Ndabirabe. Il a exprimé ce souhait en marge d’une réunion des natifs de la province de Kayanza qui s’est tenue le samedi 8 février 2025. Cette rencontre avait pour but d’évaluer les réalisations des projets phares sur une période de cinq ans et ensuite de se souhaiter les vœux du nouvel an 2025.
Pour ce haut dignitaire, ces fonctionnaires devraient monter leurs propres affaires afin de générer des emplois. Il a ainsi inspiré les nouveaux parlementaires qui seront élus à l’issue des prochains scrutins, les exhortant à adhérer à la politique du Gouvernement basée sur le pastoralisme en développant leur milieu d’origine. Pour illustrer son propos, il a indiqué que les nouveaux élus devraient, par exemple, envoyer des ressources financières à leur famille restée sur place, pour qu’elle puisse mettre en œuvre le programme du Gouvernement. À la fin de son mandat, le parlementaire devenu fermier pourrait jouir de son nouveau statut, a-t-il indiqué.
Malheureusement, a-t-il déploré, la réalité est tout autre. Le réflexe d’un nouvel élu du peuple est de contracter un gros crédit à la banque pour s’acheter un véhicule de luxe ou construire une maison, entraînant parfois le départ de sa famille de la campagne vers Bujumbura ou le chef-lieu de la circonscription. S’il n’est pas réélu, le parlementaire se retrouvera sous le poids des crédits, sans projet et coincé, parfois sans avoir même fini la construction de sa maison.
Abondant dans le même sens, le gouverneur de la province de Kayanza a, dans son mot d’accueil, souligné les effets du changement de mentalité. Naguère réputée pour son exiguïté de terre à cause de sa forte natalité incontrôlée, la province de Kayanza épate actuellement plus d’un, à telle enseigne que certaines provinces dont Bubanza, Muramvya, Karusi et Rumonge sont déjà venues s’inspirer de son expérience.
Selon le Colonel Remy Cishahayo, actuellement, les terres arables sont désormais dégagées et s’étendent, par domaine, de 10 à 100 hectares. Cela a facilité la culture en bloc pour cette population laborieuse, ce qui a entraîné une production de maïs se chiffrant à 12 milliards de francs burundais, a-t-il indiqué.
Concernant le bilan quinquennal, le Président de la Chambre basse du Parlement burundais l’a jugé non seulement satisfaisant, mais a également salué le format de sa présentation. Par ailleurs, il s’est réjoui que ces projets en cours dans la province de Kayanza serviront de capital qu’elle présentera dans la nouvelle province de Butanyerera. Si les autres contrées de Butanyerera disposent aussi de leurs propres projets, il est certain que la vision 2040, qui fera du Burundi un pays émergent, sera atteinte en avance. Il a par ailleurs révélé que ces projets de Kayanza seront au cœur de sa campagne électorale à Butanyerera.
Enfin, il a mentionné la situation préoccupante qui prévaut dans le monde et même dans la sous-région, tout en appelant à la sérénité et au dialogue. Il a rappelé que le peuple burundais, ayant surmonté de nombreuses épreuves par le passé, en est sorti fortifié et est prêt à donner sa contribution à l’amélioration de la paix dans la région.