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La fuite des cerveaux médicaux au Burundi : une menace pour la santé publique

Si jamais le phénomène des malades prisonniers a réapparu, ce serait un échec cuisant des efforts gigantesques que le Gouvernement avait canalisés dans ce secteur. Ce constat amer a été débattu en marge de la séance de Mardi 19 septembre 2023 relative aux questions orales avec débat à l’endroit du Ministre de la santé publique et de la lutte contre le Sida, Dr Sylvie Nzeyimana.

La Cour des comptes, en vertu de l’article 183 de la Constitution de la République du Burundi, est chargée d’examiner, de juger et de certifier les comptes de tous les services publics. A cet effet, cette Cour a déposé à l’Assemblée nationale des rapports définitifs d’audit de performance des hôpitaux de Cibitoke, Muramvya, Muyinga et Rumonge.

La commission des comptes publics et des finances, des affaires économiques et de la planification a été saisie par le Bureau de l’Assemblée nationale pour en faire une analyse.

La commission a donc relevé des cas d’évasion des malades hospitalisés :

- En 2021, de janvier à juin, l’hôpital de Muramvya a enregistré 189 cas d’évasion ;- De 2021 à 2022, l’hôpital de Cibitoke a dénombré 64 cas d’évasion ;
- De 2018 à 2021, les cas d’évasion se chiffraient à 269 à l’hôpital de Muyinga.

Pour rappel, le phénomène des malades prisonniers a fait couler beaucoup d’encre et de salive en 2004. Au lendemain de sa victoire lors des scrutins de 2005, le parti CNDD-FFD a fait sien ce défi. C’est dans ce cadre qu’il a pris la mesure de gratuité des soins de santé pour les femmes enceintes et celles qui accouchent, les enfants de moins de cinq ans ainsi que les pathologies subventionnées : paludisme, VIH/SIDA et la tuberculose.

La fuite des cerveaux est un phénomène qui inquiète plus d’un. Les médecins surtout spécialistes quittent leur mère patrie au vu et au su de tout le monde à la recherche d’une vie meilleure. Et pourtant les comptes des hôpitaux regorgent d’argent. Paradoxalement, les comptes bancaires des structures médicales regorgent d’argent. En témoignent la presse qui rapporte le détournement des sommes colossales dans tel ou tel autre hôpital. Et si ces fonds étaient utilisés pour intéresser les médecins ! , ont souhaité les Députés qui ont aussi proposer le système de partenariat. Au lieu de suivre à longueur de journée des formations dans un atelier, il faut proposer carrément l’échange d’expériences. Si une autorité du ministère technique approchait un partenaire au développement en pointant du doigt la carence d’un spécialiste d’une quelconque pathologie, l’effet serait immédiat.

Un autre défi de taille concerne les médicaments qui deviennent de plus en plus rares. Un flou plane dans le commerce de ces produits vitaux. Les génériques sont l’apanage des pharmacies de la MFP (Mutuelle de la Fonction Publique). Les spécialités y sont devenues des monnaies rares.

Tous ces points ont été analysés à la loupe dans la législature passée, s’est souvenu le Président de l’Assemblée nationale qui a eu à analyser un projet de loi y relatif quand la commission qu’il dirigeait a été saisie au fond. Le nœud de tous ces problèmes est le manque de suivi des lois promulguées.

Effectuée sur une période de quatre ans (2018-2022), l’analyse montre que les aspects d’audit de performance réalisés par la Cour des Comptes ne sont pas les mêmes d’un hôpital à l’autre, d’où la crédibilité de l’enquête reste douteuse.

Il convient de rappeler que de nombreuses recommandations ont été émises par les Députés à l’attention du Ministre en charge de la santé publique, lesquelles recommandations ont été favorablement reçues par cet envoyée du Gouvernement.

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