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L’Assemblée nationale a adopté un projet de loi portant ratification par la République du Burundi de l’accord-cadre sur la coopération dans le bassin du fleuve Nil

Depuis que le Burundi est indépendant, il s’est fixé un impératif d’une intégration régionale centrée sur une vision politique, économique, sociale et culturelle. C’est dans cette optique que le Burundi appartient à plusieurs ensembles régionaux et sous régionaux dont l’Initiative du Bassin du Nil (IBN).

C’est dans ce cadre que les Honorables Députés, sous la présidence du Très Honorable Gelase Daniel NDABIRABE, Président de l’Assemblée nationale, se sont réunis le 23 août 2023 pour analyser le projet de loi portant ratification par la République du Burundi de l’accord-cadre sur la coopération dans le bassin du Nil qui, au terme de la séance, a été adopté par 109 Députés sur 110 siégeant. Le Ministre ayant l’agriculture et l’élevage dans ses attributions était l’envoyé du Gouvernement pour exposer les motifs de ce projet de loi et fournir des éclaircissements y relatifs à la plénière.

L’Initiative du Bassin du Nil est une organisation sous régionale regroupant onze pays, en l’occurrence le Burundi, la République Démocratique du Congo, l’Egypte, l’Erythrée, l’Ethiopie, le Kenya, l’Ouganda, le Rwanda, le Soudan, la Tanzanie et le Soudan du Sud.

Parmi ces pays, six ont signé l’accord-cadre. Il s’agit du Burundi, du Kenya, de l’Ouganda, de la Tanzanie, du Rwanda et de l’Ethiopie. La base institutionnelle pour la coopération entre les pays partageant le bassin du Nil se fonde sur une vision partagée d’atteindre un développement socioéconomique durable grâce à, l’utilisation équitable des eaux du fleuve Nil et ses bénéfices, des ressources communes de ce fleuve.

L’Initiative du Bassin du Nil bénéficie d’un soutien international permettant de réunir des financements pour mettre en œuvre des projets et planifier d’autres. Elle permet de faire avancer des projets de développement socioéconomique des pays partageant le bassin, tout en contribuant à réduire les conflits et l’insécurité pouvant découler de l’utilisation inéquitable de l’eau du fleuve Nil par les pays riverains.

L’accord-cadre sur la coopération dans le bassin du Nil présente des enjeux géopolitiques. En effet, nul n’ignore que l’eau du fleuve Nil est source d’une « guerre d’eau » opposant l’Ethiopie, le Soudan et l’Egypte. Le Nil, première ressource en eau d’Afrique, est convoité par tous les pays qu’il traverse. Il sied de rappeler que, depuis belle lurette, le projet d’un grand barrage en Ethiopie inquiète le Soudan et l’Egypte, en aval, qui ont peur de voir leur accès à l’eau du Nil réduit. Il est aussi utile de signaler que le partage des eaux du Nil date de 1929 où un traité sur l’utilisation exclusive des eaux du Nil a été signé entre l’Egypte et le Soudan. C’est un accord qui donnait à ces deux pays un droit de veto sur tous les projets hydrauliques pouvant affecter les eaux du Nil, excluant ainsi tous les pays en amont du fleuve. En 1959, l’accord reconduit accordait largement une faveur à l’Egypte quant à l’exploitation des eaux du fleuve Nil. Ainsi donc, l’Egypte venait d’avoir une hégémonie sur les eaux du Nil.

Cette hégémonie a été remise en cause en 2010 par un traité signé entre six pays du bassin du fleuve Nil, en l’occurrence l’Ouganda, la Tanzanie, l’Ethiopie, le Rwanda, le Burundi et le Kenya. C’est un traité qui autorisait les pays en amont du fleuve à développer des projets d’irrigation et des barrages hydroélectriques sans avoir à obtenir l’approbation préalable de l’Egypte.

La mise en œuvre de l’accord-cadre dont le projet de loi de ratification était sous analyse des Honorables Députés demande que six pays déposent les instruments de ratification à l’Union Africaine. Or, quatre pays l’ont déjà ratifié, il reste le Burundi et le Kenya qui prochainement vont remplir les formalités pour l’entrée en vigueur des clauses de cet accord-cadre.

 

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