Les Députés doivent assurer au jour le jour le suivi-évaluation des projets implantés dans leurs circonscriptions respectives, a décidé la Plénière de Mercredi 02 juin 2021 en marge de l’analyse et adoption de deux Projets de loi portant : i) Ratification par la République du Burundi de l’Accord de Financement du Projet d’Appui au Développement du Projet d’Appui au Développement Durable des Chaînes de Valeur de l’Agriculture et de l’Elevage au Burundi (PADCAE-B) entre la République du Burundi et la Banque Africaine de Développement (BAD) et ii) Ratification par la République du Burundi de l’Accord de Prêt N°13606P entre la République du Burundi et le Fonds de l’OPEP pour le Développement International (OFID) Relatif au Projet d’Intensification de la Production Agricole et de Réduction de la Vulnérabilité au Burundi (PIPARV-B) signé à Vienne le 01 février 2021. Ces deux Projets de loi ont tour à tour été votés à l’unanimité des Députés présents.
Par ailleurs, les Représentants du peuple ont adressé de chaleureux remerciements au Ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage qui ne cesse de montrer des efforts pour intéresser les partenaires. La preuve en est que le Docteur Déo-Guide RUREMA apparaît souvent à l’hémicycle de Kigobe pour défendre des projets de loi financièrement chargés.
Néanmoins, les Députés n’ont pas manqué à pointer du doigt certains projets de développement qui connaissent des difficultés au niveau de leur mise en œuvre. C’est le cas du Projet Bugesera. Ils ont alors donné conseil de prioriser les locaux dans leur recrutement pour les projets initiés par le ministère en question.
Les Elus du peuple ont aussi saisi l’opportunité pour constater autant que le Ministre Déo-Guide RUREMA que l’heure n’est plus à l’agriculture de subsistance. Et l’Envoyé du Gouvernement de marteler dans son argumentation que la population a pris conscience d’être à la source de la production et que partout, tout partenaire intervenant dans ce domaine d’agri-élevage doit s’instruire auprès des bénéficiaires et de l’administration locale, des activités à réaliser en commençant par celles qui sont prioritaires. Il a en outre précisé qu’il existe un document où sont enregistrés les besoins, province par province, une cartographie des données agricoles modernes dans l’esprit de la recherche de l’équilibre du bien-être au niveau national.
Fini donc le temps où les différents partenaires tel le FIDA se concentraient dans un seul coin pour y exercer des activités au lieu de les redistribuer sur tout le territoire national. Aussi, la coordination de ces projets doit-elle être assurée par des équipes mixtes composées des techniciens des bailleurs et ceux du ministère de tutelle.
Pour mieux asseoir les projets ci-haut mentionnés, le Président de l’Assemblée nationale a également rappelé qu’il faut orienter ces différents projets vers les communes. Mais a-t-il fait également remarquer que la commune n’est pas une organisation territoriale commerciale mais plutôt une entité politico-administrative décentralisée qui ne produit pas. Son rôle de production revient aux projets de développement qui créent des richesses à travers les sociétés coopératives collinaires. Ces dernières sont en effet des nœuds de multi production des richesses sur les collines et peuvent s’étendre au niveau de la province jusqu’au niveau national.
Cette vision nouvelle n’est plus basée sur le Cadre Stratégique de Croissance et de Lutte contre la Pauvreté, première et deuxième génération (CSLP I et II) qui était un mécanisme de développement extraverti. Le budget de l’Etat actuel 2021-2022 est l’image concrète de son revirement conceptuel qui fonde sa vision sur le déploiement des efforts internes et endogènes pour développer le Burundi au lieu de toujours chercher à dépendre de l’extérieur comme dans les années passées. Les deux projets de loi défendus par le Ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage rentrent bien dans le cadre du Plan National de Développement, PND 2018-2027 et considèrent que les maîtres de jeu de la production sont les bénéficiaires.
Il se comprendra donc que le PADCAE-B, qui interviendra dans les provinces de Ngozi, Kirundo et Muyinga, a pour objectif général de contribuer durablement à l’amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle et à l’augmentation des revenus des populations. Les interventions du projet seront essentiellement concentrées sur un nombre limité de chaînes de valeur (Riz, Maïs, Caprins, Porcins et Poissons) identifiées par les bénéficiaires.
Quant au PIPARV-B, il a été formulé par le FIDA et cofinancé par l’OFID pour un montant de 20 millions de dollars. Il interviendra dans 20 communes dont Bukirasazi, Giheta, Gishubi, Itaba, Makebuko et Ryansoro en province de Gitega ; Gihogazi, Mutumba et Shombo en province de Karusi ; Gatara, Kabarore, Kayanza et Matongo en province de Kayanza ; Marangara, Mwumba et Nyamurenza en province de Ngozi ; Gasorwe, Giteranyi et Muyinga en province de Muyinga.
Cependant, le Ministre Déo-Guide RUREMA a terminé son argumentaire en précisant que si aujourd’hui toutes les provinces ne sont pas couvertes par les activités des partenaires, elles le seront dans le futur car c’est le socle de la politique de l’Etat.