L’inexistence des ONG telle que Prodefi, voilà l’originalité de la province de Mwaro. C’est en tout cas le constat de l’Honorable Apollinaire Sindayikengera qui n’en revient pas. Pourquoi ma circonscription est-elle laissée- pour- compte, alors qu’elle est à l’œuvre ?, a-t-il interrogé vendredi 26 mars 2021 au cours d’une réunion que le Deuxième Vice-président de l’Assemblée nationale a tenue au chef-lieu de la commune de Kayokwe à l’endroit des élus locaux et des chefs de service exerçant leurs fonctions en province de Mwaro.
L’Honorable Abel Gashatsi, qui conduisait une délégation de Parlementaires élus en province de Mwaro, a d’emblée précisé l’objet de sa visite qui rentre dans le cadre des missions vouées au Parlement, plus précisément celle de la représentativité. En d’autres termes, a-t-il expliqué, c’est une visite de travail dont l’objectif est d’engager des échanges entre les Parlementaires et la population qui les a mandatés.
Au cours des vacances parlementaires, les Représentants du peuple qui s’activaient durant tout le trimestre à voter des lois ont changé d’activités, a-t-il insisté comme pour démontrer que les vacances parlementaires ne sont pas du tout un repos. En vue d’accompagner la politique du Gouvernement laborieux et responsable, a-t-il informé, les Parlementaires contrôlent ses actions. Les Parlementaires trouvent donc leur électorat, sur leur lieu de travail, pour s’enquérir de leurs doléances, des défis auxquels ils sont confrontés, a-t-il illustré.
Echanger sur les voies et moyens de propulser le pays sur la voie de développement. En l’absence de la sécurité, toutes les activités sont paralysées, dont l’agri-élevage, le commerce et l’éducation. Le temps de la campagne électorale est déjà révolu, a-t-il ajouté avant d’ajouter que l’heure est maintenant aux travaux de développement.
Quand on est sécurisé et que la bouche a eu à croquer, les conditions sont réunies pour s’atteler au travail.
Paraphrasant la citation de Voltaire selon laquelle le travail éloigne de nous trois grands maux : l’ennui, le vice et le besoin, le Deuxième Vice-président de l’Assemblée nationale a démontré que les gens laborieux n’envient en aucun cas le bétail d’un tel parce qu’ils en ont. Il a saisi de ce fait l’occasion de commenter l’inquiétude du Gouverneur de province. Le Colonel Gasanzwe Gaspard avait en effet signalé que le vol est devenu monnaie courante à Mwaro. Ces voleurs, a déploré l’Honorable Abel Gashatsi, qui viennent sûrement d’autres collines, ont des complices dans la localité ciblée qui leur indiquent et la victime à piller et le chemin à emprunter. Il en a profité pour appeler les élus locaux à doubler de vigilance.
La justice est aussi un aspect important. Des commissionnaires qui s’arrogent le droit de se comporter en juges sont à décourager, a recommandé l’Invité de marque qui s’est aussi attaqué à la corruption.
Un autre domaine non moins important concerne l’Agriculture, l’Elevage et l’Environnement. D’aucuns savent que la majorité de la population vit de l’agriculture qui doit être améliorée compte tenue des terres arables qui s’amenuisent au jour le jour. Quant à l’élevage, la politique du Gouvernement qui ne doit pas reculer entre bientôt en vigueur. Le Gouvernement a usé de patience pour préparer les éleveurs à la stabulation permanente, a-t-il rappelé avant d’énumérer les bienfaits de cette politique. A côté de l’abondance des récoltes grâce aux fertilisants organiques issus du bétail qui ne sont pas dispersés, les champs agricoles « s’épanouissent » car ils ne sont pas piétinés, et surtout finis les conflits entre agriculteurs et éleveurs. Le programme, a-t-il insisté, vise et le gros et le petit bétail. Il a au passage encouragé la population a s’intéresser au petit bétail qui rapporte beaucoup en un laps de temps. Un œuf de poule, a-t-il illustré, coûte 500Fbu au moment où un litre de lait vaut 700Fbu quand on sait combien d’efforts déployés pour obtenir cette quantité.
« Nous devons préparer nos enfants pour nous succéder », a-t-il déclaré quand il abordait le domaine de l’Education. Il a aussi invité chaque parent à surveiller de près les enseignants pour que ces derniers donnent le meilleur d’eux-mêmes.
A propos justement de l’Education, l’Honorable Apollinaire Sindayikengera s’est réjoui de la place détenue par la province au niveau du classement national. Elle ne dépasse pas les cinq premiers. Cependant le taux de perdition demeure élevé, s’est-il inquiété en exposant le cas de deux communes, à savoir Nyabihanga et Ndava. Toutefois, a-t-il commenté, si le Conseil communal prend en main le secteur de l’Education, les résultats ne se font pas attendre.
La loi relative à la répression des violences basées sur le genre est discriminatoire, a démontré un directeur d’école.
Pour ce responsable scolaire, la loi concerne seulement le corps enseignant alors que les motards et les policiers qui gonflent aussi le taux des perditions scolaires ne sont pas inquiétés.
Faux et archi-faux !, a rejeté le Deuxième Vice-président de l’Assemblée nationale qui a rappelé qu’une loi a un caractère général. L’Honorable Abel Gashatsi en a appelé à la vigilance de tout le monde. Non seulement les chefs collinaires devraient dénoncer tel motard ou tel policier, auteur d’une grossesse d’une élève, mais aussi n’importe quel citoyen qui détiendrait une information fiable.
Par ailleurs, a éclairé le Procureur de la République en province de Mwaro, la loi devient très sévère à l’endroit d’un parent qui abuse de son enfant, d’un enseignant et de son élève ou alors d’un employeur et de son employé. Monsieur Janvier Nizigiyimana a aussi tranquillisé. Aucun cas du genre saisi par la justice n’a jamais été relâché.
Au sujet de l’agriculture, un intervenant a voulu savoir si la loi permet la combinaison de deux méthodes, c’est-à-dire celle de la stabulation permanente et celle semi-permanente appelée aussi paddock. Concrètement, a-t-il illustré, un tel organise son lopin de terre et y laisse son bétail brouter les plantes fourragères. Tout en remerciant le Gouvernement d’avoir subventionné les engrais chimiques, il a aussi émis le souhait de voir aussi les semences subventionnées. Dans les conditions normales, les semences coûtent cher, a-t-il informé comme pour justifier les gens qui se rabattent sur les semences tout venantes au prix abordable mais qui ne donnent pas de résultats escomptés. Il a également sollicité les pompes pour pouvoir irriguer en saison sèche les domaines agricoles sur les collines surplombantes.
Quant à l’Honorable Denise Ndadaye, elle a plaidé pour les commerçants. Le Gouvernement a annoncé que le prix d’un kilo de maïs ne doit descendre en-dessous de 680 Fbu. Et les commerçants de se demander à quel prix ils vont revendre le produit. En attendant que ce dilemme soit résolu, la situation demeure paralysée, a-t-elle déploré. Les paysans n’écoulent pas le maïs que les commerçants hésitent à acheter.
Selon l’Honorable Abel Gashatsi, heureux ceux qui gardent encore leur moisson, a-t-il complimenté avant de lever l’équivoque. Le prix ne doit pas aller en-dessous de 680 Fbu, a déclaré le Gouvernement dans le but de revaloriser le paysan. Sinon, a-t-il nuancé, rien n’exclut que le prix du maïs par kilo dépasse les 680 Fbu.
Alors que le détournement des fonds a été décrié dans pas mal de coopératives, l’Administrateur de la commune de Rusaka a prouvé le contraire. Madame Carine Kaneza sollicite une visite d’une autorité au sommet du pays à une coopérative qui a généré des intérêts estimés à une cinquantaine de millions.
C’est dommage que le Deuxième Vice-président de l’Assemblée nationale n’a pas été informé à temps, a-t-il regretté en promettant de porter la voix plus loin.