Vendredi le 20 septembre 2020, le président de l’Assemblée Nationale Très Honorable Gelase Daniel Ndabirabe a rehaussé de sa présence les travaux de clôture provisoire d’exhumation des restes humains issus des tragédies de 1972 en province Rumonge.
Monsieur Consolateur Nitunga, gouverneur de province, a précisé que la situation sécuritaire en province Rumonge est globalement bonne mais que les mois d’août et septembre ont connu des perturbations sécuritaires même si la situation a été vite maîtrisée.
Prenant la parole, le président de la CVR Ambassadeur Pierre Claver Ndayicariye a présenté les activités de la CVR dans cette région du sud du pays plus particulièrement en province de Rumonge et Nyanza-lac où ils ont trouvé des fosses communes notamment sur le marché de Minago, à l’hôpital Rumonge, au marché de Kizuka, à l’église Pentecôte de Mutambara (MAKOMBE), Paroisse de Rumonge, Buruhukiro, Kigwena et Nyanza-lac. Il a ajouté que la commune de Rumonge a des particularités car on y a trouvé des os noirs pour dire que les victimes ont été brulées vives avant de les jeter dans les fosses communes. Une autre particularité est qu’on y a trouvé beaucoup d’habits qui ne correspondent pas aux nombres d’os trouvés, ce qui veut dire que ces victimes ont été dévorées par des animaux.
Concernant ces fosses communes, chacune a été identifiée grâce aux rescapés qui ont montré et ont témoigné comment ces massacres ont été organisés et l’exécution de ces plans macabres qui ont endeuillé le Burundi. Par exemple à l’hôpital de Rumonge tout près de la pédiatrie, la CVR y a trouvé une fosse de 497 restes humains, 2 grenades, une carte d’identité d’un certain SONGORO qui était encore lisible et des chapeaux des musulmans.
Quant au marché de Minago, 2 fosses communes ont été trouvées. Sur ces dernières figurait un grand arbre qui a été planté par ceux qui ont perdu les leurs durant ces massacres et ces derniers ont refusé à une entreprise qui voulait y mettre des pavés jusqu’à ce que ces victimes soient exhumées. Les os qui y ont été retrouvés étaient noirs, signe qu’ils ont été brulés vifs. Ici on citerait aussi de grandes fosses communes retrouvées en commune Nyanza-lac avec 489 restes humains exhumés tout près de l’église pentecôte de Nyanza-lac. On signalerait aussi une fosse commune qui a été montrée par un rescapé dans les enceintes de l’usine SAVONOR où on y a enterré des gens dans une des fosses qui servaient de toilette mais qui n’a pas fait objet d’exhumation.
Dans son discours, le président de l’Assemblée Nationale Très Honorable Gelase Daniel Ndabirabe a commencé par demander pardon au nom des institutions du Burundi notamment l’Assemblée Nationale, le Sénat du Burundi et d’autres instances du pays qui n’ont pas réagi pour que le sang de ces innocents ne soit pas versé. Les autorités de l’époque n’ont pas réagi alors qu’une partie du Peuple était entrain d’être décimée, a-t-il-ajouté. Le président de l’Assemblé Nationale Très Honorable Gelase Daniel Ndabirabe a poursuivi son discours en se demandant si à cette époque de 1972 l’ONU n’existait pas où s’il n’y avait pas d’associations de défense des Droits de l’Homme, comme Human Right Watch qui ne cesse actuellement d’accuser le Burundi de violer les Droits de l’Homme. Pourquoi à cette époque ces organisations n’ont pas réagi, pourquoi elles n’ont pas tiré l’alarme sur ces massacres ? S’est demandé le Très Honorable Gelase Daniel Ndabirabe. Est-ce que ces organisations peuvent nier ces faits alors qu’on y voit même des cartes d’identité, des chapeaux, des chaussures et qu’on a des témoignages des rescapés encore vivants ? Il a continué en disant que Dieu le Tout Puissant aime le Burundi et que le sang des Burundais ne sera plus jamais versé tant que le Peuple burundais a mis le Tout Puissant en avant dans toutes les activités et même dans la Constitution, qui est la loi fondamentale .
Il a clôturé son allocution en remerciant les membres de la CVR pour le travail louable accompli avec courage et lucidité et les a invité à ne pas céder à la panique et à protéger les témoins de façon à ce que cette mission noble pour eux et pour le pays se termine avec succès car, a-t-il dit, il n’y aura de paix durable tant qu’il n’y aura pas encore de vérité et tant que ces restes humains n’auront pas encore été inhumé dans la dignité. Ces cérémonies qui se déroulaient au stade de Rumonge et qui avaient été débutées par une prière pour le repos des âmes de ces victimes ont été clôturées également par une prière, conformément à l’esprit de la Constitution du Burundi qui met Dieu avant toute chose.