Remontant de 1962 du temps de l’Ex-Yougoslavie, les relations de coopération et d’amitié entre le Burundi et la Serbie ont pris un nouveau tournant en 2019 avec la signature de l’accord sur l’exemption de visa pour les détenteurs de passeports diplomatiques, de service et ordinaires. Cependant, cet accord a été unilatéralement suspendu en 2022 suite à la pression des pays de l’Europe occidentale qui se plaignaient de l’afflux de nombreux ressortissants burundais qui migraient illégalement chez eux via la Serbie. Malgré cela, le souci de renforcer les relations d’amitié est resté de mise.
Ainsi, un nouvel accord de coopération entre les deux pays amis a été signé en mars 2025, relatif à l’exemption de visas pour les détenteurs des passeports diplomatiques, officiels et de service. Cet accord est accompagné de deux autres relatifs à la coopération économique et à celle de l’éducation. C’est donc ces trois projets de loi qui ont fait objet d’étude le lundi 6 octobre 2025 à l’Assemblée nationale, avant d’être adoptés à l’unanimité.
D’après le ministre des Affaires Etrangères, de l’Intégration Régionale et de la Coopération au Développement Edouard Bizimana, venu à l’Assemblée nationale pour présenter ces trois projets de loi de ratification, ces derniers constituent un tournant décisif dans le cadre de la stratégie amorcée par le Gouvernement du Burundi de promotion de la mobilité des biens et des personnes. En outre, un accord sur la mobilité de la main d’œuvre entre le Burundi et la Serbie est en cours de négociation car la Serbie possède beaucoup d’industries qui ont besoin d’une main d’œuvre.
Quant à la diplomatie économique, elle sera basée sur l’attrait des investissements étrangers, le transfert des technologies, la promotion des échanges commerciaux et du tourisme, le développement des infrastructures et de l’industrie.
L’accord dans le secteur de l’éducation lui, permettra aux étudiants burundais d’accéder à des filières parfois absentes ou peu développés au Burundi. C’est notamment la génie mécanique, la génie électrique, les nouvelles technologies de la communication et de l’information, le tourisme, les technologies agricoles, etc. Actuellement, la Serbie compte 15 étudiants burundais, un chiffre qui va continuer d’accroitre avec la ratification de ces accords.
A l’inquiétude des Honorables Députés relatif aux étudiants burundais qui terminent leurs études à l’étranger et ne reviennent pas servir leur pays, le ministre Bizimana interpelle leur conscience à l’esprit patriotique. Pour ceux qui reviennent au pays mais ne trouvent pas d’emplois, le ministre des Affaires Etrangères, de l’Intégration Régionale et de la Coopération au Développement les exhorte à utiliser les connaissances acquises pour apporter des innovations afin de créer des emplois car l’Etat se retrouve dans l’incapacité d’embaucher tous les étudiants.
