Les Députés du Burundi feront école à ceux du Kenya, si on en croit les propos de l’Honorable Sauda MBONEKO. Elle restituait mardi 12 février 2019 le rapport du voyage d’étude effectué du 14 au 19 octobre 2018 au Kenya par un groupe des Députés.
Le but du voyage était de s’informer de la façon dont le Parlement Kenyan a réussi à intégrer scientifiquement l’art des tradipraticiens dans la loi sur la règlementation du médicament, l’exercice de la pharmacie et la profession d’opticien.
Pour rappel, en date du 13 mars 2018, le Ministre de la Santé Publique de l’époque était l’Invité de l’Assemblée Nationale pour défendre la révision du décret La révision du décret-loi n˚1/16 du 17 mai 1982 portant Code de la santé publique du Burundi. Le Membre du Gouvernement avait aussi précisé que le projet de loi avait été scindé en trois Livres. Le Livre I relatif au Projet de loi portant Code de l’offre des soins et service de santé au Burundi a été analysé et adopté séance tenante. Constituant le Livre III, le Projet de Loi portant Code d’Hygiène et Assainissement au Burundi a été l’objet de la séance plénière de vendredi 16 mars 2018.
Quant au Livre II concernant le Projet de Loi portant Réglementation du Médicament, l’Exercice de la Pharmacie, la Profession d’Opticien et l’Art des Tradipraticiens, il requiert, selon le Président de l’Assemblée Nationale, l’expérience des pays dont le métier des Tradipraticiens connaît un stade avancé.
Au cours de l’analyse du Livre I, il a été institué l’ABREMA, cette Autorité Burundaise de Régulation des Médicaments et des Aliments à usage humain. Cette autorité est érigée en une Administration Personnalisée de l’Etat placée sous la tutelle du Ministre ayant la santé publique dans ses attributions.
C’est donc le Kenyan qui a été choisi. L’équipe des Députés voulait aussi s’informer de la façon dont le Parlement kenyan a réussi à mettre en place une structure de coordination assimilable à l’ABREMA. Le Parlement kényan a été plutôt épaté par les avancées enregistrées par le Burundi. Aussi, a-t-il proposé puiser l’expérience du pays, une fois l’ABREMA commencera ses activités.
Selon les informations recueillies par les Députés, au Kenya les Pharmaciens sont régis par une loi à part, tandis que les opticiens ont à leur tour une loi spécifique. Quant aux tradipraticiens, ils étaient auparavant logés au Ministère de l’Agriculture mais actuellement ils sont au Ministère de la Santé. Les sorciers, les marabouts et les féticheurs sont protégés par une loi sur la protection de la propriété intellectuelle et sont logés au Ministère de la Culture. Par ailleurs, les autorités sanitaires kenyanes ont conseillé aux Députés Burundais de séparer la médecine humaine de la médecine vétérinaire et ce, dans le but de faciliter la régulation.
Les Députés burundais qui ont participé à cette mission au Kenya ont émis des recommandations :
Au Secrétariat de l’EAC, de continuer à soutenir le Burundi dans l’implantation de l’ABREMA et le Laboratoire National de contrôle des médicaments qui est très utile dans le domaine de la santé.
Au Gouvernement du Burundi, d’élaborer des projets de loi séparés concernant la médecine humaine traditionnelle et moderne, la médecine vétérinaire, l’exercice de la pharmacie et l’art d’opticien pour faciliter la régulation par une loi qui aboutirait à la mise en place de l’ABREMA comme structure de coordination.