4,5% de la population burundaise est constituée de personnes présentant un handicap majeur, selon le Recensement Général de la Population de 2008, a déclaré, dans son exposé de motifs, le Ministre des Droits de la Personne humaine, des Affaires sociales et du Genre. Monsieur Martin NIVYABANDI, qui a quand même regretté qu’il n’y ait pas de données actualisées, défendait jeudi 14 décembre 2017 le Projet de loi portant Promotion et Protection des Droits des Personnes Handicapées au Burundi, un projet de loi qui a été adopté à l’unanimité.
La Commission des Affaires Sociales, du Genre, du Rapatriement, de l’Egalité des Chances et de la Lutte contre le Sida qui a été saisie au fond a amendé le titre même du projet de loi sous analyse. Au moment où le document envoyé par le Gouvernement était intitulé comme suit : « Projet de loi N˚…du… 2017 portant Fixation des Règles relatives à la Condition de la Personne Handicapée au Burundi », la Commission l’a amendé de cette façon : « Projet de loi N˚…du… 2017 portant Promotion et Protection des Droits des Personnes Handicapées au Burundi ». C’est « pour se conformer au contenu du projet de loi », a-t-elle motivé.
A côté de cette version du Gouvernement, un Député a révélé une étude menée par l’OMS en 2011 qui estimait les personnes handicapées au Burundi à 1. 225million sur une population de 8.5 million, soit 15%. Pourquoi le Gouvernement ne privilégie-t-il pas cette catégorie de la population ? La Constitution reconnaît au moins 30% de femmes au Parlement, la communauté des Batwa est cooptée, a-t-il détaillé. D’ailleurs, le Burundi est d’ailleurs le dernier pays à ne pas accorder cette représentativité aux personnes handicapées au sein de la Communauté Est Africaine, a-t-il renchéri.

Selon le Ministre Martin NIVYABANDI, ce n’est pas l’effectif qui compte. Même si c’était une seule personne, elle a droit d’être prise en charge. Il a quand même reconnu l’importance de la base de données qui permet une bonne planification. Par ailleurs, a-t-il poursuivi, le Gouvernement envisage de procéder à un recensement de toutes les personnes handicapées, lequel recensement serait précédé par une sensibilisation des populations. Il est en effet reconnu que certaines familles cachent les enfants handicapés. Auparavant, donner naissance à un enfant handicapé était en effet perçu comme une malédiction. C’est ainsi ancré dans la culture burundaise, ce qui justifie l’utilité de cette sensibilisation, au sein des Eglises par exemple. Il a aussi fait savoir que certaines malformations peuvent être évitées. Il a illustré ses propos par le vaccin contre la poliomyélite.
Le sujet de la représentativité des personnes handicapées a animé la plénière. Mais le Président de l’Assemblée nationale a finalement tranché. Les personnes handicapées se comptent parmi la population burundaise. Toutes les catégories de la population ne peuvent pas représentées au Parlement, a-t-il déclaré, en rappelant la campagne menée par les Baganwa.
N’y-a-t-il pas moyen d’appliquer une exonération pour les personnes handicapées qui veulent s’approprier d’un véhicule automatique ?
Impossible !, a rejeté l’Invité du jour qui a expliqué que toutes les marques de véhicules se rencontrent ces jours-ci en mode automatique, les camions comme les V8.

En outre, a-t-il ajouté, cette pratique ferait l’objet de beaucoup de spéculations. Les véhicules qui seraient importés à grande échelle se retrouveraient au marché, a-t-il démontré. La mesure est applicable uniquement pour les moyens de transport réservée aux personnes handicapées. L’Envoyé du Gouvernement sollicite le concours des confessions religieuses par le biais des écoles sous convention pour voler au secours des personnes handicapées. Le Gouvernement enregistre en effet un manque criant de personnel qualifié pour former cette catégorie de la population.