Chaque pays souverain est régi par la loi- mère qu’est la Constitution. L’amendement de la Constitution d’un tel ou tel autre pays dépend de l’expérience vécu antérieurement et cela se fait pour éviter d’éventuels problèmes qui pourraient surgir d’un moment à l’autre suite aux textes incohérents qui régissent un pays.
Ainsi Personne n’a le droit s’ingérer dans les affaires de n’importe quel pays en cas de révision ou d’amendement de certaines dispositions de sa Constitution. Tels sont les propos tenus par le Président de l’Assemblée Nationale lorsqu’il animait une séance d’explications et d’échanges sur le projet d’amendement de la Constitution burundaise, laquelle Constitution sera soumise au référendum dans le prochain avenir. C’était le mardi 9 janvier 2018 au chef-lieu de la province RUMONGE.
Dans son mot liminaire, le Président de l’Assemblée nationale a expliqué que ce projet d’amendement ne concerne que certaines dispositions de la Constitution du Burundi et non pas la Constitution dans son entièreté. Ainsi, a –t-il poursuivi, certaines dispositions de la Constitution ont été supprimées car elles ne riment pas avec la situation du moment. D’autres dispositions de la Constitution ont été amendées au moment où il y en a d’autres qui ont été insérées dans la nouvelle Constitution pour se conformer aux prescrits de la Communauté Est Africaine.
Le Très Honorable Pascal NYABENDA a aussi déploré le fait que certaines gens disent que l’amendement de la Constitution ne vise que les mandats du Président de la République pour l’éterniser au pouvoir alors que cette nouvelle Constitution différencie les mandats de certaines institutions pour éviter le vide constitutionnel comme le Burundi a failli y tomber en 2015.
Ainsi, le mandat du Président de la République est passé de cinq à sept ans, pour la Cour constitutionnelle, le mandat est passé de six à huit ans au moment où le mandat de cinq ans a été maintenu pour le Parlement. Selon la nouvelle Constitution, le Président de la République est élu au suffrage universel direct pour un mandat de sept ans renouvelable, nul ne peut exercer plus de deux mandats consécutifs.
La nouvelle Constitution permet aussi aux hauts cadres de l’armée et de la police d’exercer les fonctions de gouverneur de provinces, et la commune sera désormais administrée par un administrateur communal, le conseil communal n’assurant qu’un rôle de supervision contrairement à la Constitution de 2005.
S’agissant du nombre des membres de la Commission Électorale Nationale Indépendante, il est passé de cinq à sept personnes.
Les Institutions issues des élections de 2015 restent en place jusqu’à l’installation de nouvelles Institutions issues des élections conformément à la nouvelle Constitution.
Pour ceux qui créent des polémiques sur l’amendement de cette Constitution, le Président de l’Assemblée Nationale a signalé que chaque pays souverain a le droit d’amender sa Constitution pour accomplir la volonté du peuple. Ainsi, a-t-il ajouté, personne ne devrait s’inquiéter de ce projet d’amendement de la Constitution car tous les amendements apportés à la nouvelle Constitution résultent du dialogue inter burundais au cours duquel la population s’est exprimée sur la gouvernance publique.
Au cours de cette séance, les participants ont posé des questions y relatives. Ils ont voulu savoir si cette Constitution prévoit l’âge qui limite un Président de la République de se présenter aux élections, ils ont également voulu savoir si les hauts cadres de l’armée et de la police qui seront nommés comme gouverneurs de provinces se présenteront en tenue civile ou pas. Les chefs collinaires présents dans cette séance ont soulevé leurs inquiétudes dues au fait qu’ils ne se retrouvent nulle part dans cette nouvelle Constitution. Les représentants de certains partis politiques se sont inquiétés du fait que cette nouvelle Constitution donne le plein pouvoir au parti gagnant aux élections de mettre en place son gouvernement sans céder aucun ministère à d’ autres partis. Ce sera du pur monopartisme qui n’a rien à voir avec la démocratie, ont-ils démontré.
Pour toutes ces inquiétudes, le Numéro Deux burundais a donné des éclaircissements. A propos de l’âge limite du Président de la République il a signalé qu’il aura des dispositions qui seront ajoutées avec le temps car le Burundi n’a pas encore connu l’expérience d’un Président très avancé en âge qui se présente aux élections.
Concernant la tenue des hauts gradés de la police et de l’armée qui seront gouverneurs, il a expliqué que cela dépendra des évènements. S’agissant des inquiétudes soulevées par les chefs collinaires, le Président de la Chambre basse du Parlement burundais a signifié que la Constitution ne contient que des points principaux et sensibles, tandis que les détails seront inclus dans les lois qui émaneront de cette Constitution.
Pour clôturer, Très Honorable Pascal NYABENDA a fait savoir que l’objectif de ce genre de séances est de sensibiliser la population afin qu’elle puisse connaître l’essentiel du projet de Constitution pour qu’elle soit en mesure d’exercer le droit de vote par Référendum. Signalons que différentes hautes personnalités natives de la province de RUMONGE, les Parlementaires élus dans cette circonscription, le Ministre ayant la culture dans ses attributions et parrain de la province ainsi que les responsables administratifs et les chefs de différents services ont pris part à cette séance.