La balance est déséquilibrée en matière de contrat de bail et/ou location, selon que le Gouvernement du Burundi est bailleur ou locataire, ont dénoncé les Honorables Députés, chiffres à l’appui. Quand le Gouvernement porte la casquette de bailleur, il encaisse un montant annuel de cinq cent millions de francs Burundi (500.000.000BIF); tandis qu’il dépense neuf milliards francs Burundi (9.000.000.000BIF) lorsqu’il devient locataire. Ils ont lancé cette alarme lors de la séance plénière du jeudi 23 janvier 2025 réservée aux questions orales avec débat à l’endroit du Ministre des finances, du budget et de la planification au développement. L’Honorable Nestor Ntahontuye était invité pour défendre le rapport d’analyse des rapports de performance et d’exécution budgétaire pour le deuxième, troisième et quatrième trimestre, exercice 2023-2024.
Qu’est-ce qui manque au Gouvernement pour couper court à la pratique de louer des immeubles alors qu’il en dispose ? se sont-ils encore indignés avant de révéler aussi le manque d’entretien des immeubles qui tombent en ruine alors que dans le temps ils servaient de bureaux.
Par ailleurs, ont-ils également enfoncé, le trafic d’influence tient une place prépondérante dans ce vol organisé. Un tel érige un immeuble pour le faire louer par le Gouvernement. Un autre cas de figure, ont-ils ajouté, est de celui qui loue à une somme modique un immeuble du Gouvernement alors qu’il fait louer sa maison à un montant colossal.
L’esprit patriotique vient en tête des voies de sortie, ont-ils proposé avant d’ajouter la revue des contrats de bail et/ou de location. En tant que bailleur, le récent contrat qui lie le Gouvernement à ses locataires, date de 2018. Ce dernier avait été modifié après 20 ans d’existence. La réhabilitation en temps utile des immeubles du Gouvernement, ont-ils suggéré, est également une piste à explorer.
L’envoyé du Gouvernement qui s’étonne que le Gouvernement fasse louer ses immeubles alors qu’il en loue lui-même, a promis d’opérer une réforme dans ce secteur et d’en rendre compte. Dans les plus brefs délais, un recensement sera fait. Les immeubles dont le Gouvernement est bailleur seront dressés sur une liste avec chaque fois le coût du loyer. Sur une autre liste figureront les immeubles que le Gouvernement loue avec le montant dépensé. Si la différence entre les entrées et les sorties est dégagée, le Gouvernement sommera ses locataires de remettre les immeubles. Ces derniers seront occupés par leur vrai propriétaire qui se lancera à la recherche d’autres immeubles à louer si le besoin en est.
L’analyse des rapports du deuxième, troisième et quatrième trimestre a dégagé trois (3) défis majeurs. L’un se situe au niveau de la passation des marchés et découle d’une série de contraintes liées à la passation des marchés groupés, des retards d’exécution de certains marchés et des problèmes d’accès aux devises. L’autre a trait à l’absence d’un système d’information adapté à la gestion des finances publiques en mode budget programme. Le troisième défi est relatif aux demandes fréquentes de réallocations budgétaires, ce qui entrave la gestion et l’exécution du budget.
Au vu de ces contraintes, il s’avère indispensable de: (1) mettre en place et stabiliser les équipes en charge de la planification, de la gestion et du suivi-évaluation; (2) accentuer la formation de ces équipes sur la chaîne de planification, budgétisation et suivi-évaluation; (3) accélérer la digitalisation des services publics en général et des finances publiques en particulier ; (4) accélérer la révision du code des marchés publics pour l’adapter au contexte du budget programme.