Analyse des rapports d’exécution budgétaire : le gouvernement en double commande

Le projet du chemin de fer arrive à son étape d’exécution, s’est réjoui vendredi, le 16 février 2024, le Ministre des finances, du budget et de la planification économique. Monsieur Audace Niyonzima, qui présentait le rapport d’exécution du budget de l’Etat, d’abord pour l’exercice 2022-2023, ensuite pour le premier trimestre, exercice 2023-2024, a aussi fait une mise au point.

L’effectif des investisseurs n’a pas baissé, comme l’ont cru certains députés. Le gouvernement a plutôt supprimé une série d’avantages octroyés en guise d’exonérations.

Concrètement, a-t-il démontré, le gouvernement s’attèle à assainir le climat des affaires. La construction des barrages et des routes, la mise sur pied du code minier et du code de l’eau sont quelques considérations qui démontrent la volonté du gouvernement dans ce sens, a-t-il témoigné avant de rappeler qu’un pays se développe grâce au patrimoine intellectuel et économique de sa population.

Certes, a-t-il reconnu, les petits métiers contribuent beaucoup dans cette marche en avant, mais tout doit être ordonné. Cela rentre dans la catégorie des stratégies à mettre en place pour attirer les investisseurs. Le Ministre des finances, du budget et de la planification économique répondait à une intervention qui plaidait pour les mécaniciens de la zone Buyenzi qui ont été délogés de leur lieux de travail. Actuellement, a insisté l’intervention, ils trouvent les clients chez eux et échappent de ce fait aux taxes. Si seulement le Gouvernement pouvait leur trouver un lieu sûr, a-t-elle souhaité.

L’analyse du rapport annuel d’exécution du budget de l’Etat 2022-2023 montre que le budget a été globalement consommé.

Ainsi, sur 1 769, 13 milliards de BIF prévus pour l’exercice 2022-2023, 1 654,6 milliards de BIF ont été collectés, soit 93,5%.

Concernant les recettes fiscales, sur une prévision de 1 562 991 570 391 BIF, un montant de 1 342 940 477 743 BIF a été recouvré, soit un taux de réalisation de 85,9%.

Les principales composantes des recettes fiscales ont été réalisées à hauteur de 108% pour les impôts sur le revenu, les bénéfices et les gains en capital ; 79,6% pour les impôts sur les biens et services ainsi que 76,1% pour les impôts sur le commerce extérieur et les transactions internationales.

S’agissant des recettes non fiscales, sur une prévision de 206 175 553 269 BIF, un montant de 311 668 313 039 BIF a été recouvré, soit un taux de réalisation de 151,2%.

Par rapport à l’année 2021-2022, les recettes ont connu une croissance de 22,3% au niveau global, 14,6% pour les recettes fiscales et 72,05% pour les recettes non fiscales.

Quant à l’analyse du rapport d’exécution budgétaire de l’Etat pour le premier trimestre, exercice 2023-2024, elle laisse constater que le budget prévu pour le premier trimestre de l’exercice budgétaire en cours a été exécuté à un niveau moyennement satisfaisant.

Le niveau de réalisation global des recettes à la fin du premier trimestre est de 461,04 milliards de BIF sur 479,25 milliards de BIF prévus, soit un taux de 96,2%.

Pour les recettes fiscales, le niveau de réalisation à la fin du premier trimestre est de 389 232 814 494 BIF sur une prévision de 380 448 772 138 BIF, soit un taux de 102,3%. Les recettes fiscales ont connu une augmentation de 21,7% par rapport au premier trimestre de l’exercice 2022-2023.

Les réalisations des recettes non fiscales pour le premier trimestre s’élèvent à 71 809 859 039 BIF sur 98 803 744 467 BIF prévus, soit un taux de 72,68%. Cette contre-performance est due essentiellement à la baisse des revenus de la propriété dont le niveau de réalisation est de 26%. Selon l’explication du ministère, cette faible performance s’explique par le fait que les dividendes des entreprises non financières n’ont pas été versés.