Le Burundi est le pays qui regorge beaucoup de sortes de minerais mais les résultats matérialisant cette richesse restent à désirer. Alors qu’est ce qui manque pour que le pays soit réellement développé ? Comment faire pour que la population burundaise profite de cette fortune qui se chante ici et là ?
Ces questions ont été posées par plus d’un Député lors de la séance plénière tenue le mercredi 25 septembre 2024 sous l’égide du Premier Vice-Président de l’Assemblée nationale, l’Honorable Sabine Ntakarutimana. Cette plénière était axée sur la présentation du rapport de descente effectuée par la commission permanente en charge de la bonne gouvernance et de la privatisation pour s’enquérir de l’état des lieux de l’application de la loi n°1/19 du 14 août 2023 portant Code minier du Burundi en matière de fiscalité minière, de protection de l’environnement et de responsabilité sociale. A partir de ce rapport a été jailli les questions orales avec débat adressées aux deux membres du Gouvernement dont le Ministre chargé de l’Hydraulique, de l’Energie et des Mines Ibrahim Uwizeye et celui chargé des Finances, du Budget et de la Planification économique Audace Niyonzima.
De ce rapport de descente, il a été constaté que la loi portant Code minier du Burundi en matière de fiscalité minière, de protection de l’environnement et de responsabilité sociale promulguée en août 2023 n’est pas connue par la population et surtout les orpailleurs. A ce défi, le Ministre Uwizeye a indiqué que tous les mécanismes doivent être établis pour bien vulgariser cette loi et s’il le faut le faire retourner à la table du Parlement pour la modifier afin de la réajuster selon les réalités du moment puisqu’il s’est observé quelques défis pouvant entraver le bon fonctionnement de ce secteur.
Toujours dans ce rapport, les Honorables Députés ayant effectué la descente dans les provinces Bujumbura, Cibitoke, Ngozi, Kayanza, Muyinga et Kirundo ont observé des fausses béantes qui n’ont pas été obstruées après exploitation de ces minerais. Selon le Ministre en charge de l’énergie et Mines, les exploitants de ces sites doivent être punis selon la loi puisque c’est bel et bien mentionné qu’ils doivent obstruer ces fausses après exploitation. « Ce sont eux qui devront même payer les dégâts », a-t-il souligné.
Dans ce document récapitulatif, il est mentionné qu’une somme de plus de vingt-six milliards (26 008 148 741fbu) était escomptée comme production en matière de ce secteur minier, mais le résultat est autre. Une somme de plus de six milliards (6 273 590 939fbu) soit le pourcentage de 24% uniquement a été enregistré au cours de l’exercice budgétaire 2023-2024.
A la question de savoir si les minerais burundais peuvent constituer une source de développement pour le pays, les deux envoyés du Gouvernement ont répondu par l’affirmation. Les minerais du sol burundais, disent-ils, sont une richesse éminente pour le pays. Ainsi, le Gouvernement est en train de consentir tous les efforts visant le développement de ce secteur. Il faut avant tout mettre à disposition les documents nécessaires dont le code minier et ses textes d’application et ces derniers doivent être bien élaborés. En outre, il faut vulgariser ces lois, former les gens pour avoir le personnel qualifié en matière de détection et extraction des minerais. Le pays doit être suffisamment alimenté en électricité pour faciliter l’exploitation. De plus, il faut que les burundais développent le sens du patriotisme, travaillent pour le compte du pays et non pour le compte des intérêts individuels. Avec cet arsenal de faits, le Burundi devra absolument enregistrer des résultats positifs eu égard au développement.
Vulgarisation du Code minier du Burundi ;
Collaboration effective au niveau des ministères en charge de l’énergie et Mines, de l’intérieur et celui chargé de l’environnement pour protéger l’environnement et spécialement faire de sorte que les fausses béantes observées aux lieux d’exploitation des minerais puissent être obstruées le plus vite possible afin de limiter les dégâts ;
Veiller à ce que le Code minier et ses textes d’application soient respectés et surtout en ce qui concerne le pourcentage imposée sur la production minière ;
Collaboration entre l’OBR et la BRB pour mener à bien le travail ;
Prendre en considération le secteur minier comme le pilier du développement et pouvoir élaborer des réformes pouvant extérioriser cette richesse du pays ;
Travailler dans la transparence pour le compte du développement du pays et laisser de côté les spéculations individuelles.