Les médicaments et les fertilisants sont les deux heureux produits stratégiques éligibles au financement de l’IDA pour leur importation. C’est à ce propos qu’un projet de loi portant ratification par la République du Burundi de l’accord de don n°E2910-BI entre la République du Burundi et l’Association internationale de développement (IDA) relatif au projet pour accès au financement pour l’importation des produits stratégiques, signé à Bujumbura, le 25 janvier 2024, a été adopté à l’unanimité des Honorables Députés présents à la séance plénière du vendredi 12 avril 2024.
Selon le Ministre des finances, du budget et de la planification économique, l’IDA fournira un mécanisme de garantie de 40 millions de dollars américains pour permettre aux banques commerciales locales d’ouvrir des lettres de crédit pour soutenir les importations des entreprises privées. Actuellement, a explicité Monsieur Audace Niyonzima, les banques correspondantes confirmatrices exigent une garantie en espèces à 100% lors de l’ouverture d’une lettre de crédit (LC), contrairement à la pratique habituelle, ce qui oblige les importateurs à chercher les devises du marché parallèle ou à obtenir une lettre de confort, alors que sous la FEC (Fichier des Écritures Comptables) du FMI(Fonds Monétaire International), la BRB s’est engagée à s’abstenir d’émettre des lettres de créance.
L’opération proposée, a-t-il poursuivi, vise à garantir les obligations des banques locales vis-à-vis de leurs banques correspondantes confirmatrices, de sorte qu’une provision en espèces ne soit plus requise à l’ouverture de la LC. Le succès de l’opération, a-t-il averti, dépend cependant de la mise en œuvre des réformes sur le marché de libéralisation des changes, afin que des banques locales et les importateurs aient accès aux devises à l’échéance des lettres de crédit. Ainsi, a-t-il déduit, pour atteindre les objectifs du projet, la publication et la mise en vigueur par la BRB de la nouvelle réglementation des changes permettant aux ONG et aux importateurs privés d’ouvrir des comptes en devises dans les banques commerciales locales et la mise en place d’un régime de taux de change basé sur les mécanismes du marché seront des conditions d’efficacité.
S’agissant des composantes du projet, il a informé que le projet aura une seule composante, avec une option de tirage différé (DDO). Il ne sera pas décaissé, a-t-il nuancé, à moins qu’une banque ne puisse obtenir suffisamment de devises pour payer l’importation de produits essentiels à l’expiration de la lettre de crédit (LC). Cet instrument, s’est -il réjoui, présente l’avantage supplémentaire d’un fonds renouvelable car il peut soutenir le renouvellement trimestriel des transactions de financement du commerce pendant la durée du projet. En l’absence de tirages, ou si une partie du DDO reste impayée à la fin du projet, a-t-il averti, l’allocation de l’IDA sera reversée à l’enveloppe IDA pour le Burundi.
Quant aux bénéficiaires, a-t-il enchaîné, les bénéficiaires directs seront les banques commerciales participantes, ainsi que les importateurs et les acteurs de la chaîne d’approvisionnement des produits pharmaceutiques et des engrais qui pourront reprendre leurs activités de financement du commerce. Cette opération, s’est -il enthousiasmé, soutiendra le système financier burundais en améliorant la crédibilité et en augmentant l’offre de financement du commerce à des coûts compétitifs.
Les bénéficiaires indirects, a-t-il énuméré, seront les quelques 2 millions de petits exploitants agricoles burundais dont les revenus seront stabilisés ou augmentés grâce à l’amélioration de la productivité résultant de l’utilisation d’engrais, les acteurs de la chaîne de valeur agroalimentaire, y compris les transformateurs, ainsi que la population dans son ensemble en tant que consommateurs de produits pharmaceutiques.
Pour les Honorables Députés qui espéraient que le carburant qui se raréfie ces jours ferait partie de la liste des produits stratégiques, le Ministre des finances, du budget et de la planification économique a tranché : l’importation de ce produit exige des montants plus élevés que la garantie ne peut pas couvrir.
Que le financement soit logé à la BRB a satisfait les Honorables Députés qui décrient les salaires budgétaires perçus par les agents des projets de financement.