Chaque écolier jusqu’au 2ème cycle de l’ECOFO, au public comme au privé, dispose de son propre manuel. C’est l’assurance du Ministre de l’éducation nationale et de la recherche scientifique, le Docteur François Havyarimana, en marge de la séance plénière de Mercredi 11 octobre 2023 consacrée aux questions orales avec débat.
En application des dispositions de la loi organique n°1/20 du 20 juin 2022 portant révision de la loi n°1/35 du 4 décembre 2008 relative aux finances publiques et conformément à son programme d’activités, la Cour des comptes a réalisé un audit de la capacité de gestion budgétaire du ministère de l’éducation nationale et de la recherche scientifique.
Comme la Cour des comptes assiste le Parlement, elle a soumis ce rapport à l’Assemblée nationale. Ce faisant, cette institution a saisi la commission permanente des comptes publics et des finances, des affaires économiques et de la planification pour l’analyse au fond de ce rapport.
La séance a donc commencé par la restitution du rapport d’analyse du rapport d’audit de capacité de gestion budgétaire du ministère de l’éducation nationale et de la recherche scientifique réalisé par la Cour des comptes pour la période de 2019/2020 à 2022/2023.
Le Ministre François Havyarimana réagissait à la préoccupation de la plénière qui s’étonnait du taux d’exécution élevé alors que les réalisations ne sont pas palpables sur la période enquêtée.
A côté de ces livrets d’école pour les deux premiers cycles de l’ECOFO, c’est-à-dire jusqu’à la 4ème année, il a aussi mentionné le programme de cantines scolaires qui couvre tout le pays à raison de 600.000 enfants parmi lesquels des vulnérables nourris à l’école. Sauf pour ce cas où le Gouvernement bénéficie de l’appui des partenaires, il use ailleurs de ses propres moyens.
Au niveau du poste fondamental, a-t-il encore Illustré, de nouvelles filières qui exigent un budget supplémentaire pour notamment le matériel et les enseignants ont été introduites. Et de citer la Géologie, mines et carrières et Maths-statistique.
Concernant le niveau universitaire, des campus ont été érigés à l’intérieur du pays, a-t-il informé avant d’énumérer le Campus de Nyamugerera (Bubanza) pour la statistique ; le Campus de Buhumuza ( Cankuzo) pour la cartographie et l’administration foncière et le Campus de Mugara (Rumonge) pour l’Ecole Normale Supérieure (ENS).
Sur cette même période d’enquête, des bâtiments ont été réhabilités ou carrément érigés. C’est dans ce cadre que 1.000 salles de classes ont été réhabilitées.
Dans l’ensemble, le ministère de l’éducation nationale et de la recherche scientifique se félicite déjà de l’accès à l’enseignement pour tous les enfants en âge de scolarisation. Actuellement il mise sur la qualité de l’enseignement qui est la combinaison de plusieurs facteurs dont les enseignants bien formés et les programmes bien élaborés. Les enseignants, au fil du temps, bénéficieront des formations en cours d‘emploi, a-t-il promis.
Malgré les efforts du Gouvernement qui a majoré de façon significative le budget alloué au secteur éducatif, les besoins demeurent immenses dans ce ministère que la plénière a qualifié de clé du développement.
Le Membre du Gouvernement a relevé deux aspects pour lesquels le fossé demeure béant à savoir les bancs-pupitres et le personnel. Les besoins en bancs-pupitres s’estiment sur un calcul erroné à plus de 500.000 bancs-pupitres, à raison de 50.000BIF par banc-pupitre. Quand le problème s’est posé avec acuité à ses débuts, le Gouvernement a débloqué un montant de plus de 3 milliards qui a servi à l’achat de 100.000 bancs-pupitres sur un besoin de 600.000 bancs-pupitres. Le Gouvernement décaisse chaque année un montant destiné aux communes pour l’injecter à l’achat des bancs-pupitres qui se comptent à 20.000. Le temps d’acheter de nouveaux bancs-pupitres, les anciens seront amortis voire détruits, ce qui explique la récurrence de ce problème.
Volet recrutement des enseignants, le budget alloué à cette fin permet d’embaucher 594 enseignants par an alors que les besoins se chiffrent à 8389 compte tenu du nombre des enseignants bénévoles. Pour cette année, le ministère a recruté en tout 2912 enseignants, 2318 assurant le remplacement des retraités.
Toujours à ce propos, la plénière a été sidérée par le cas de 4.454 enseignants qui ne sont pas reconnus dans la base des données.
Pour le Ministre François Havyarimana, la politique salariale se réfère à la liste exhaustive. Or, la confrontation des listes des rémunérations et du personnel a établi une différence de 4.454 enseignants qui ne sont pas du tout fictifs. Une enquête menée a prouvé que ces enseignants ont été omis de mauvaise foi par ceux qui ont élaboré les listes. Les conséquences se font parler d’elles. Il y en a qui ne sont pas rémunérés, il y en a d’autres qui figurent sur la liste des retraités alors qu’ils sont quadragénaires.
Le fonds commun de l’éducation, a déploré l’envoyé du Gouvernement, tarde à être réinstauré alors qu’il déterminait les priorités. Pourtant, l’UNICEF qui est le chef de file des partenaires en la matière, est au courant de cette recommandation issue des états généraux de l’éducation.
D’une manière générale, a conclu la plénière, l’important est d’éviter les défis d’ordre structurel qui bloquent les performances. Mais dans l’entre-temps, certaines voies de sortie sont possibles. C’est notamment la mise sur pied d’un organigramme fiable, la digitalisation et la vulgarisation du manuel des procédures.