La parole ne se donne ni ne se demande. Elle s’arrache par quiconque s’en sert à bon escient, du moins dans la culture burundaise. Cette leçon a été accordée par le Président de l’Assemblée nationale au terme des travaux de développement communautaire qu’il a effectués samedi 23 septembre 2023 au site de Matongo où sera érigé l’Institut Supérieur Polytechnique de Kayanza, ISPKA en sigle.
Pour le Très Honorable Gelase Daniel Ndabirabe, la parole, qui se traduit par “Ijambo” en langue locale, le kirundi, doit être bénéfique à celui qui l’entend. C’est ce que témoigne le public au sujet d’un tel qui prononce toujours des paroles édifiantes : “Parle, la parole t’appartient”. C’est dans ce sens qu’il faut comprendre le cérémonial de “Ukwatira”. Cette faculté de bien parler élève celui qui en est pourvu à un échelon élevé. C’est ce qui a fait dire aux burundais que la valeur d’un homme ne se mesure pas à son gabarit mais à son art de bien parler.
Par ailleurs, a-t-il ajouté, d’autres adages soulignent le poids de la parole, tel “Umugabo yihindukiza mu kirago ntiyihindukiza mw’ijambo”. (Un homme se retourne dans son lit et non dans ses dires). Le fait de concevoir une idée dénote le sens de liberté d’où découle d’ailleurs la notion de liberté d’expression.
Sûr de ses propos édifiants, un homme intègre oriente alors ses propos vers un thème précis comme le développement. A ce stade, la vision Burundi pays émergent en 2040 et pays développé en 2060, pays émergeant trouve son sens.
La langue est un des aspects de la culture, a-t-il poursuivi avant de déplorer que la colonisation a introduit d’autres langues, ce qui a conduit à une mésentente qui s’est matérialisée par les massacres. Les langues se sont mélangées au Burundi à telle enseigne que le peuple ne se comprenait plus, tels ces habitants qui construisaient la tour de Babel, a-t-il comparé
370.000 briques vont être cuites grâce aux bûches qui ont été approchés des trois fours de briques lors de ces travaux de développement.
Les personnes profanes avaient donné la forme aux briques qui ont été cuites au premier tour. Mais pour ce deuxième tour, la tâche a été confiée à des manœuvres qualifiés et salariés. Les fonds issus de la vente seront versés au compte bancaire ouvert au nom de l’ISPKA.
