Le projet national relatif à la mise en place d’un centre de lutte contre le cancer bénéficiera d’une assistance de l’AIEA (Agence Internationale de l’Energie Atomique) en termes de formation du personnel et d’équipements, s’est enthousiasmé le ministre de l’hydraulique, de l’énergie et des mines, comme pour expliquer les raisons qui ont poussé le pays à initier une loi relative à l’utilisation pacifique, à la sûreté de l’énergie nucléaire et aux rayonnements ionisants (Loi nucléaire) dont le projet qui a été l’objet de la séance plénière de jeudi 23 juin 2022 a été en fin de compte adopté à l’unanimité.
L’Ingénieur Ibrahim Uwizeye a en outre allongé la liste des motivations. D’une part le Burundi en tant que pays membre de l’EAC, devrait se conformer aux autres pays de la Communauté de l’Afrique de l’Est qui en découle. D’autre part le Burundi est actuellement membre du conseil des gouverneurs de l’AIEA pour la période allant de 2021 à 2023. Par ailleurs, ladite loi permettra la mise en œuvre effective et efficiente du Programme Cadre National (PCN 2021-2026), lequel PCN a été conjointement signé par l’AIEA et le Burundi, en septembre 2021, en marge de la conférence générale de l’AIEA. En outre, le Burundi a adhéré au nouvel accord régional de coopération pour l’Afrique sur la recherche, le développement et la formation dans le domaine de la science et de la technologie nucléaire (AFRA), conformément à la lettre d’acceptation signée et envoyée à l’AIEA le 5 octobre 2020.
Désormais, chaque activité relative à l’utilisation, exportation, transfert, transport et stockage des appareils radiologiques, des appareils à rayonnements ionisants ou toute matière nucléaire sera soumise à une autorisation préalable délivrée par l’Autorité de Radioprotection et de Sûreté nucléaire du Burundi (ARSBU), une entité qui sera établie par décret.
L’assistance par différents partenaires au développement en équipements et formation lors de la mise en œuvre des projets nationaux relatifs à l’utilisation de l’énergie nucléaire portant sur le domaine agricole sera maximisée.
Les députés ont été réticents quant à l’adoption de cette loi nucléaire. Il revenait alors à l’envoyé du Gouvernement de les rassurer, ce qu’il a vite fait.
Le terme “nucléaire” est mal interprété. D’aucuns le confondent avec les bombardements, alors qu’il est bénéfique à plusieurs égards, ce qui explique d’ailleurs cette emphase de pacifique contenue dans le titre. Un autre cas de figure concerne l’uranium et le protium qui font aussi partie des rayons ionisants. Même si une cuillère de l’uranium peut embraser une étendue dont 10 tonnes de carburant auraient raison, seule l’utilisation positive de l’uranium intéresse le projet de loi sous analyse.
Comme atouts, l’énergie nucléaire est plus accessible que l’énergie électrique. Ensuite les rayons ionisants interviennent dans l’agropastoralisme notamment pour les semences sélectionnées ou pour contrôler les naissances des insectes ravageurs. Puis les rayons ionisants renseignent sur les séismes imminents.
Par contre, l’absence de cette loi nucléaire a bloqué la mise en place d’un centre de diagnostic et de traitement du cancer au Burundi quand on sait combien cette maladie fait rage. Ainsi une fois adoptée, ladite loi permettra la mise en œuvre de cet accord dans tous les domaines à savoir la santé, l’agriculture, l’élevage, l’énergie et autres ; sans oublier que la population, les patients et l’environnement seront protégés contre les effets nocifs des rayonnements ionisants.