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Le Deuxième Vice-Président de l’Assemblée nationale assiste aux cérémonies de clôture partielle des travaux d’exhumation des restes humains des massacres de 1972 en province de Mwaro.

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Un recensement des victimes emportées par les événements de 1972 sera bientôt organisé sur tout le territoire national, a annoncé samedi 25 septembre 2021 le Président de la Commission Vérité et Réconciliation, CVR en sigle. L’Ambassadeur Pierre Claver Ndayicariye sensibilise déjà les familles endeuillées à se préparer quant à l’identification des disparus. C’était au cours de la clôture partielle des travaux d’exhumation des restes humains des massacres de 1972 qui ont duré trois semaines. Au total, 1.098 personnes ont été exhumées dont 756 entassées dans les neuf fosses communes à Gisozi, 322 dans sept fosses communes en zone de Makamba de la commune de Rusaka et 20 dans deux fosses communes à Kayokwe.

Les cérémonies qui avaient vu la participation du Premier Vice-Président du Sénat, l’Honorable Denise Ndadaye, native de la province, du Deuxième Vice-Président de l’Assemblée nationale, l’Honorable Abel Gashati, les parlementaires élus dans cette circonscription, les différents cadres natifs de la province dont le Président de la CENI, le Docteur Pierre Claver Kazihise, ainsi qu’une foule, se sont déroulées à Nyamiyaga en zone et commune de Gisozi.

Une prière œcuménique a débuté les festivités. Tour à tour, un pasteur, un cheikh et un prêtre se sont relayés pour prier devant les restes humains tués innocemment. Ils ont imploré Dieu de les accueillir dans son royaume céleste. Demander le pardon est une chose, l’accorder en est une autre. Comme Dieu est miséricordieux, nous sommes appelés à suivre son modèle. Etre des artisans de la paix devrait aussi être la maxime de nous, survivants.

A l’époque des événements de 1972, Mwaro était un arrondissement de la province de Muramvya. Les bourreaux se servaient des roseaux bien taillés en provenance de la commune de Mugamba en province de Bururi. Certaines fosses communes ont été creusées bien avant les massacres lors des travaux de développement communautaire. D’autres longues fosses communes appelées en termes adéquats « tranchées » ont été creusées la journée par des prisonniers qui y étaient enterrés à leur insu la nuit. Même si les massacres visaient la population issue de l’ethnie hutue, il a été aussi rapporté les tueries de la population de l’ethnie des Batwa comme en commune de Ndava. Les témoignages des Hutus et des Tutsis et même ceux des bourreaux se sont accordés à avouer que les jeunes hutus regroupés au sein de la JRR ont aussi trempé dans ces massacres. L’assemblée présente a eu droit à une visite de certaines de ces fosses communes.

Le Président de la CVR a rendu hommage au Gouverneur de la province de Mwaro, monsieur Gaspard Gasanzwe pour sa franche collaboration. L’Ambassadeur Pierre Claver Ndayicariye a aussi émis une série de recommandations : 1) les bourreaux encore en vie devraient prendre leur courage à deux mains pour demander pardon aux familles des victimes. Ce geste allégerait à la fois leur conscience et celle de leur progéniture mais surtout réconforterait les familles endeuillées ; 2) le pardon est l’échelle qui mène tout droit à la réconciliation ; 3) les investigations que la CVR est en train de mener ne visent en rien de raviver le passé. Sa mission est de creuser la vérité qui libère les consciences et qui est le pilier de la réconciliation, mais aussi d’inculquer à la jeunesse le sens du plus jamais ça ; 4) Quitter ce monde avec des mains souillées sans oser demander pardon est un héritage minable pour la progéniture qui ne t’a même pas mandaté ; 5) la progéniture et la parenté des bourreaux devraient être tranquilles. Aucun compte ne leur sera pas demandé pour des pots qu’ils n’auront pas cassés ; 6) les veuves et les orphelins sont appelés à dépasser les malheurs qu’ils ont endurés ; 7) Ceux qui se sont accaparés des biens des victimes devraient faire un effort de les remettre.

Selon le Premier Vice-Président du Sénat, il est grand temps de trouver un terme adéquat aux événements de 1972. L’Honorable Denise Ndadaye exhorte aussi de dédommager les familles des victimes en les réhabilitant dans leur dignité pour qu’elles ne soient plus assimilées aux traîtres « abamenja ».

Au terme de ces cérémonies, un verre a été partagé en guise de l’usage de « Gukaraba » observé après les funérailles d’un tel.

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