Les pays Africains sont victimes des pays industrialisés, se sont indignés lundi 26 octobre 2020 les Députés, en marge de l’analyse du Projet de loi portant Ratification par la République du Burundi de l’Amendement de Kigali au Protocole de Montréal Relatif à des Substances qui Appauvrissent la Souche d’Ozone, un Projet de loi qui a été voté à l’unanimité des Députés présents à l’hémicycle de Kigobe. Le degré de détérioration de la couche d’ozone est insignifiant dans les pays Africains, a avancé la Plénière qui a jugé que le plus important au Burundi serait de sensibiliser la population à l’usage de certaines substances dont les plastiques. Et de proposer que les bouteilles en plastique qui contiennent de l’eau minérale soient rassemblées dans des endroits précis au lieu de les voir éparpiller partout, même sur le bord du lac Tanganyika.
Non et non !, a réfuté le Ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage. Pour le Docteur Déo-Guide RUREMA, tout le monde est concerné. “Contribution globale, impact global”, tel est son idéal. Certes, a-t-il reconnu, la prise de conscience a commencé dans les pays industrialisés. Et pour cause ! La santé avait commencé à se détériorer, a-t-il commenté en démontrant que c’est plutôt un avantage pour les pays Africains de se protéger à l’avance.
Le Protocole de Montréal, a expliqué, dans son exposé des motifs, l’Envoyé du Gouvernement, est un Accord international qui a suivi la Convention de Vienne sur la protection de la couche d’ozone adoptée le 22 mars 1985 et qui a pour objectif l’élimination progressive des substances qui appauvrissent la couche d’ozone (SAO).
Signé le 16 septembre dans la ville de Montréal, au Québec, a-t-il poursuivi, le Protocole de Montréal est entré en vigueur le 1er janvier 1989. En 2009, a-t-il enchaîné, 197 pays dont le Burundi, sont signataires de ce Protocole , lui permettant ainsi d’être le premier Protocole environnemental à atteindre la ratification universelle.
Ce Protocole de Montréal a connu 5 amendements, a-t-il informé avant de détailler : l’amendement de Londres, Copenhague, Montréal, Beijing et Kigali. Tous ces 4 premiers amendements, a-t-il précisé, ont porté à 96, le nombre des substances réglementaires qui appauvrissent la couche d’ozone (SAO), et des calendriers d’élimination progressive de ces substances ont été établis.
Quelles sont ces substances qui appauvrissent la couche d’ozone ? Quel est leur mode d’action ?, a interrogé la Commission de l’Agriculture, de l’Elevage, de l’Environnement, du Développement Communal et des Travaux Publics, qui a été saisie au fond.
Les substances qui appauvrissent la couche d’ozone (SAO), a répondu le Membre du Gouvernement, sont des substances chimiques, essentiellement des hydrocarbures, qui contiennent du chlore, du fluor et du brome. Il s’agit des Chlorofluorocarbures (CFC) utilisés en réfrigération, des Hydrochlorofluorocarbures (HCFC) utilisés en climatisation et en agriculture comme produits phytosanitaires.
S’agissant de leur mode d’action, ces substances, une fois émises dans l’atmosphère, réagissent avec l’ozone et réduisent sa puissance de filtration des rayons solaires. C’est de cette manière que les rayons solaires nuisibles (les Ultraviolets) atteignent la terre et deviennent responsables de maladies de cancer de la peau et détruisent la biodiversité.
Les Hydrofluorocarbures (HFC), qui avaient été proposés comme produits alternatifs de substitution, sont maintenant réglementés par l’Amendement de Kigali. Ce sont des gaz à effet de serre et contribuent au réchauffement climatique.