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Questions orales avec débat à l’endroit du Ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage

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Ce sont les commissionnaires nationaux et étrangers qui profitent du café produit au Burundi au détriment du caféiculteur et à l’insu du Gouvernement. Aussi le Gouvernement veut-il récupérer ce secteur. C’est ce qu’a déclaré mardi 8 octobre 2019 le Ministre de l’Environnement, de l’Agriculture et de l’Elevage au cours d’une séance de Questions orales avec débat. Ces questions ont été formulées à la suite du rapport de la descente effectuée par la Commission de l’Agriculture, de l’Elevage, de l’Environnement, du Développement Communal et des Travaux Publics, pour évaluer la campagne café 2019-2020 par rapport à la campagne café 2018-2019.

Les intervenants dans le secteur du café qui ont été visionnés dans un film documentaire qui a suivi le rapport ont mentionné que le flou plane quant à la signature de contrat de vente du café. Les Députés ont d’ailleurs convergé avec ces interviewés. N’ya-t-il pas moyen de négocier le prix entre le caféiculteur et l’acheteur sans l’intermédiaire du commissionnaire ?, ont proposé les Députés.

Tout en félicitant le Gouvernement qui a revu à la hausse le prix du café cerise depuis 2016, force a été pour cette opinion de constater que des grognes subsistent chez les caféiculteurs. Officiellement, le prix du café cerise vaut 500FBU. Mais en réalité, le prix oscille entre 200 et 250FBU. Presque 30% de la production d’un caféiculteur sont taxés de bonne qualité et sont achetés au prix officiel tandis que le reste soi-disant de mauvaise qualité est vendu à 200 FBU le kilogramme. Au total, a déduit l’opinion, le caféiculteur va son produit à 200 ou 250FBU le kilogramme. Paradoxalement, s’étonne-t-elle, ce café burundais est qualifié de meilleure qualité.

Chiffre à l’appui, la plénière a plaidé pour que le caféiculteur jouisse de son produit. A titre exemplatif, un plant produit 3 à 5kg de café cerise. Or, 5Kg de café cerise donnent un Kg de café perche. Pour un caféiculteur dont le champ renferme 4.000 plants, il livre en moyenne 5T de café cerise. Dans les conditions normales, il encaisserait 6 millions de FBU. Devenu café perche, le poids tomberait à environ 2,4T. La différence entre le marché local et le marché international s’évaluerait 7 millions de FBU. N’y a-t-il pas moyen de revoir à la hausse dans l’entre-temps le prix du café cerise jusqu’à au moins 1.000FBU par Kg ?, a-t-elle proposé avant d’inviter le pays à négocier directement avec les opérateurs étrangers. Par ailleurs, a complété un autre Député, l’entretien du caféier est un travail de longue haleine. Les entreprises dont l’ARFRIC qui sont censées assurer le suivi ne disposent d’aucun plant. Elles interviennent seulement dans des réunions. Comment défendre dans ces conditions les intérêts du caféiculteur ?, a-t-il interrogé. Cependant, un autre intervenant a fait observer que la plénière navigue dans le vague du moment que la base de calcul n’est pas connue. La chaîne de valeur se fixe à Londres en Angleterre, a-t-il informé. Reprendre en mains le secteur du café ou le privatiser ?, a voulu savoir un Député qui a jugé qu’il n’existe pas de demi-mesure en cette matière.

Pour toutes ces préoccupations des Représentants du peuple, l’Envoyé du Gouvernement qui a reconnu que la responsabilité des commissionnaires dans la chute du prix du café à la production a promis la réforme dans ce secteur. Le Docteur Déo Guide RUREMA a aussi avoué qu’en matière de fixation de prix du café, la technique et le dévouement occupent aussi une place de choix.

Sur les 133 stations de lavage, 41 ont été privatisées, a budgétisé un Député qui a déploré que la plupart des 92 stations qui sont gérées par le Gouvernement se trouvent actuellement en état de ruine. Pire, les agents des SOGESTALS viennent de passer presque une année sans percevoir de salaire. A ce propos, l’Envoyé du Gouvernement a tranquillisé. La situation va bientôt rentrer dans l’ordre. Le Gouvernement a recouvré 99% des arriérés. Ceux qui ont opposé un bras de fer sont en prison, a-t-il révélé.

Remettre le moniteur agricole à sa place a aussi alerté la plénière. Quant à l’inquiétude des Députés qui ont expliqué le désintéressement du secteur de café par la tendance des paysans de mélanger ce produit avec d’autres cultures, le Ministre Déo Guide RUREMA a révélé que cette pratique va être vulgarisée. Ailleurs, a-t-il expliqué, le café se plante en pleine forêt qui lui procure de l’humidité.

La plénière a aussi fait un clin d’œil au Membre du Gouvernement. Les forces de l’ordre attrapent les paysans qui exportent frauduleusement le café dans les pays limitrophes. N’empêche qu’il existe ceux qui échappent à la vigilance, d’où il faut doubler d’efforts, a-t-elle déduit.

Précisons que la séance plénière a vu la participation des invités qui s’intéressent à ce secteur du café.

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