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La commission en charge de l’Intégration régionale visite les provinces de Makamba et Rumonge
Depuis l’année 2007, le Burundi fait partie de la Communauté de l’Afrique de l’Est, EAC en sigle. Parmi les objectifs de cette communauté figure entre autres la libre circulation des biens, des personnes et des services. L’intégration a commencé par l’union douanière et le marché commun, ensuite il y aura l’union monétaire et enfin la fédération politique. Ainsi, pour évaluer les avantages de l’intégration du Burundi au sein de l’EAC, les Députés membres de la Commission Permanente des Affaires Politiques, Administratives, des Relations Extérieures et de la Communauté Est Africaine (EAC) ont effectué des descentes dans les provinces du Burundi situées sur les frontières, du 03 avril au 05 avril 2017. Ces Elus du Peuple ont échangé avec différentes personnes ressources et ont visité les postes frontaliers. Dans les provinces de Makamba et Rumonge, le groupe de Députés a d’abord visité la commune Kayogoro où il a rencontré les administratifs, les représentants de l’OBR, les commerçants et les transporteurs. Pour le conseiller principal de l’administrateur de Kayogoro, la population tire des avantages de l’intégration à l’EAC puisqu’il n’y a plus d’obligation de visa, pour les ressortissants de la province Makamba, il y a un document appelé Ujilani mwema qui est délivré par les autorités de la PAFE à Makamba et qui permet à la population de circuler dans la province Tanzanienne de Kigoma pendant seulement deux semaines. Quant au représentant de l’OBR à Kayogoro, il a indiqué que les relations entre l’OBR et les commerçants sont au bon fixe et qu’ils sont conscients qu’ils doivent payer les impôts. Des réunions sont à chaque fois organisées avec les commerçants. Lui aussi a déploré le manque d’un poste frontalier à Kayogoro. En ce qui concerne les documents, maintenant c’est facile puisqu’il y a des facilités à propos du certificat d’origine pour les marchandises provenant de la Tanzanie. Le grand problème soulevé c’est le manque d’électricité, d’équipements informatique et de connexion à l’internet. Il a aussi déploré le mauvais état des routes qui conduisent à la frontière d’avec la Tanzanie. Les commerçants de Kayogoro eux, disent qu’ils ne savent pas grand-chose de l’intégration à l’EAC mais disent que maintenant, on ne demande plus de visas pour se rendre en Tanzanie, ils ne traversent qu’avec un laisser- passer ou Ujilani mwema. Les commerçants ont aussi demandé la réhabilitation des routes qui sont en mauvais état. Un autre problème soulevé est la maltraitance des Tanzaniens à l’endroit des burundais qui vont y demander du travail. Ces jeunes burundais qui vont y effectuer des travaux champêtres sont dépourvus de leur argent, emprisonnés, battus et ramenés à la frontière burundaise. Ils ont aussi demandé qu’il y ait un programme d’enseignement du Swahili pour les commerçants puisqu’ils se heurtent souvent au défi de méconnaissance de cette langue.
Au chef- lieu de la province Makamba, le Conseiller Principal du Gouverneur a indiqué que les avantages de l’intégration sont visibles surtout que la route qui lie le Burundi à la Tanzanie au niveau du poste frontalier de Mabanda a été construite et macadamisée. La circulation des personnes et des marchandises se fait donc aisément. Mais ce qui est visible, a-t-il ajouté, c’est que ce sont les burundais qui importent le plus des marchandises de la Tanzanie, les Tanzaniens n’exportent que peu de marchandises provenant du Burundi. En ce qui concerne la maltraitance effectué à l’endroit de jeunes employés burundais par les tanzaniens, le Conseiller Principal du Gouverneur de Makamba a indiqué que ce cas a beaucoup été évoqué au cours des réunions avec les autorités tanzaniennes mais que ce phénomène ne s’est pas arrêté, causant ainsi une entrave pour la libre circulation des service. Les commerçants rencontrés au chef-lieu de la province Makamba eux, disent que l’OBR leur taxe tous les produits importés, y compris de petits articles à utiliser dans les ménages. Ils ont aussi dénoncé certains policiers du commissariat provincial qui, sous prétexte de vérifier qu’ils ont payé à l’OBR, dépouillent les commerçants de leurs biens. A Mabanda, les Députés ont échangé avec les commerçants et les transporteurs qui leur ont indiqué qu’ils ne comprennent pas les bases de calcul de l’OBR puisque le document est en langue française. Ils demandent que ce document soit produit en Kirundi et que s’il y a des éventuels changements qu’ils soient portés à la connaissance des commerçants. Comme d’autres commerçants rencontrés, les commerçants de Mabanda ont aussi dénoncé le comportement de certains policiers tanzaniens corrompus. Ils demandent la concertation entre les autorités burundaises et tanzaniennes pour arrêter ces cas de maltraitance des burundais en Tanzanie. Ces commerçants ont aussi dénoncé beaucoup de barrières informelles en cours de route qui ne servent qu’à leur soutirer de l’argent. Pour les responsables de l’OBR à Mabanda, ils demandent que les postes frontaliers soient construits juste tout près des frontières, et que leurs bureaux soient informatisés. Les Députés ont recommandé plus de communication entre les responsables de l’OBR et les commerçants. Les Députés ont aussi visité la province de Rumonge. Le Gouverneur de Rumonge a indiqué que les échanges avec les pays de la sous-région sont au bon fixe surtout avec la RDC, via le port de Rumonge. Mais il déplore que la population n’est pas bien informée en ce qui est des avantages de l’intégration régionale. Il a indiqué que le document Ujilani mwema existe aussi pour circuler entre les provinces de Rumonge et Sud-Kivu en RDC. Il a indiqué que la province Rumonge connaît un problème d’apatrides, nés de pères congolais et de mères burundaises, et que si le Congo venait à être accepté de faire partie de l’EAC, ce problème serait résolu.
Les commerçants rencontrés au port de Rumonge disent que les échanges avec les congolais se font régulièrement, même avec les tanzaniens et les zambiens. Ce sont les congolais qui s’approvisionnent beaucoup plus au Burundi avec les produits BRARUDI, les cartes de recharge pour les opérateurs de téléphonie mobile, etc. Ils disent qu’il y a aussi des burundais qui ont des champs en RDC et qu’ils les cultivent régulièrement. Ils ont dénoncé les responsables de l’Autorité Maritime et Ferroviaire qui font payer 500 FBU à chaque personne qui entre dans les enceintes du port de Rumonge. Ils ont aussi demandé que les documents de l’OBR soient traduits en Kirundi. |
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