Téléphone

+257 22 26 70 07/51

Email

secretariatgeneral@assemblee.bi

Adresse

Kigobe Palace BP 120 BUJUMBURA

Agropastoralisme : les producteurs et l’Assemblée nationale devront être associés dans la planification agricole

RICHARD SEANCE

La planification devrait être un mot d’ordre au ministère en charge de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage, a conseillé́ le Président de l’Assemblée nationale. Le Très Honorable Gelase Daniel Ndabirabe réagissait le jeudi 27 février 2025 à une restitution du rapport de la commission permanente ayant l’agriculture dans ses attributions d’une descente effectuée dans les différentes provinces du pays pour se rendre compte de l’état des lieux des stocks de maïs et de riz collectés en 2024, leur commercialisation par ANAGESSA, ainsi que la préparation de la campagne de collecte du maïs produit durant les saisons culturales 2024 C et 2025 A.

Si on en croit les propos de l’Honorable Jocky Chantal Nkurunziza, présidente de cette commission, la récolte du maïs a été tellement abondante que les hangars prévus ont été dépassés à telle enseigne que l’on a dû faire recours à certaines salles de classes pour les stocks. Au moment où les insectes ravageurs rongent les grains de maïs à grande échelle, certaines localités dont Bururi, Mugamba et Mwaro enregistrent un manque criant de grains de maïs.

Face à la pourriture des grains de maïs qui s’observe dans certains stocks disséminés dans le pays. Les Honorables Députés ont suggéré au Gouvernement de s’entretenir avec le PAM qui importe le maïs pour approvisionner les cantines scolaires, pour que cette agence des Nations Unies achète le produit localement. Et d’ajouter que les écoles à régime d’internat en ont aussi besoin. Aussi ont-ils proposé que les organisations œuvrant dans le domaine des réfugiés s’en servent de ce produit en stock lors de leurs assistances aux différents camps des réfugiés implantés au Burundi.

Le Ministre en charge de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage, Monsieur Prosper DODIKO, a plaidé pour l’ANAGESSA dont la mission est d’acheter la récolte pour la reverser au marché durant la période de soudure en vue de stabiliser les prix.

A propos des doutes des Honorables Députés sur la valeur ajoutée de l’ANAGESSA qui ne transforme pas les grains de maïs en d’autres produits finis à usages multiples et dont la conservation serait d’ailleurs aisée, Madame Marie Chantal Nijimbere, Ministre en charge du commerce, du transport, de l’industrie et du tourisme, a ajouté qu’en plus de la farine, d’autres dérivés du grain de maïs peuvent servir dans le brassage des boissons alcoolisée et dans l’alimentation pour le bétail.

Si les stocks restent remplis au point de s’infester, le Ministre de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage, Monsieur Prosper DODIKO, donne deux raisons. L’une est relative aux conditions de conservations et l’autre au prix de vente compte tenu du coût de fonctionnement et de l’achat. En effet, la culture en bloc, avec à son actif l’accès aux semences sélectionnées et la subvention des fertilisants, a produit des effets extraordinaires. La production qui a été très abondante et acheté à 1700 BIF le kilo, devrait profiter aux producteurs. Le prix par kilogramme ne devrait pas être en dessous de 2.000 BIF.

Selon le Président de l’Assemblée nationale, le Très Honorable Gelase Daniel Ndabirabe, le nœud de cette situation est le manque de planification. Le ministère en charge de l’agriculture n’a pas tenu compte de la régionalisation des cultures et de la notion de sécurité́ alimentaire. Ce manquement prouve que le ministère en charge de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage ne collabore pas avec le ministère en charge du commerce, du transport, de l’industrie et du tourisme. Ces deux ministères n’échangent pas les informations. Une région est en demande croissante des produits alors qu’une autre possède des stocks pleins à craquer. Quant à la fixation du prix, la tâche n’incombe pas au Gouvernement qui, en principe, ne produit pas mais accompagne seulement les producteurs.

Quand surgissent des aléas climatiques, le Gouvernement intervient pour réguler les prix. Les producteurs doivent être plutôt associés dans la proposition des prix. A côté de cette consultation du vrai producteur, le ministère en charge de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage devrait dorénavant présenter devant l’Assemblée nationale la planification en matière d’agropastoralisme.

Pour le ministre en charge de l’environnement, de l’agriculture et de l’élevage, le constat est que c’est la première fois au Burundi que la production est imminente alors que la récolte précédente n’est pas encore épuisée. Néanmoins, il donne un espoir qu’une planification pointe déjà à l’horizon avec l’acquisition prochaine des tablettes ayant servi pendant le recensement général de la population, de l’habitat et de l’agriculture. Dans ces outils de travail, les propriétaires de grands domaines mesurant au moins un hectare figurent déjà dans la base de données. Et d’ajouter que les parlementaires, ceux-là mêmes qui votent le budget, se sont aperçus de la réalité sur terrain. Il espère que ces représentants du peuple vont donc en tenir compte lors de l’analyse de la loi de finances. Il est d’avis des députés que les hangars qui répondent aux normes requises et les unités de transformation sont plus que nécessaires. Celles-ci permettraient de tenir tête aux commerçants qui usent de la spéculation à outrance.

Facebook
X
LinkedIn
Email
Print